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Raphael FABRETTI (MAJ 25/02/2013)



Raphaël


(Raphaël - Raphaelis - Rafaelle - Raffaelle - Raffaello - Raffaele)

Raphaël, de l’hébreu "Dieu nous guérit", est le troisième Archange de l’Église Catholique et de l'Islam, avec Gabriel et Michel  (dans le Coran, il doit signaler le Jour du Jugement)
Envoyé par Dieu guérir la cécité du père de Tobie et l’aider à rencontrer Sarah pour assurer la descendance d’Abraham, il l’accompagne dans son voyage
Fêté depuis le XIIe siècle, l’Église l'honore le 24 octobre comme patron des "voyageurs sur terre, mer et dans les airs"

(Fabretti - Fabretto - Fabrettus - Fabbretti)

Monsignore Raffaello Fabretti, Archevêque de l’Archidiocèse d’Urbino, est le plus ancien personnage retrouvé de la saga Fabretti, le plus illustre par l’intensité de vie et la qualité de l’ oeuvre !

Evêque : Prélat chargé de la direction spirituelle d'une circonscription territoriale réglée à l'origine sur les diocèses de l'administration romaine et comprenant un certain nombre de paroisses. Les évêques ont le titre de Monseigneur.
Archevêque : Prélat ayant un certain nombre d'évêques pour suffragants.
Suffragant : se dit des évêques à l'égard du métropolitain dont ils dépendent.
Archidiocèse : circonscription ecclésiastique placée sous la responsabilité d’un archevêque.
Diocèse : circonscription administrative établie en Asie mineure par les Romains.
Plus tard sousdivision de l'empire romain, sous Constantin, gouvernée par un vicaire.
Étendue de pays sous la juridiction d'un évêque.
Vicaire : Adjoint à un supérieur pour le remplacer en certaines fonctions.
Terme d'antiquité. Gouverneur d'un diocèse, qui exerçait son autorité au nom des préfets du prétoire.
Ecclésiastique qui assiste un évêque ou un curé dans ses fonctions.
Paroisse : Circonscription dans laquelle un curé dirige le spirituel.

Né en mai 1620 de Gaspare dans une famille noble d’Urbino (Marches), dont le Duché devient peu après province des Etats Pontificaux, destiné n’etant pas l’ainé aux lettres et jurisprudence, il étudie les belles-lettres grec et latin à Cagli, et revient pour le droit dans sa ville où il passe le degré de docteur à dix-huit ans (1636).

LES MARCHES
Au centre de l'Italie, entre les Appenins et la côte Adriatique, une très petite région touristique connue, les Marches -d'un antique mot allemand signifiant "pays le long de la frontière" (Saint Empire Romain)- doucement vallonnée de la mer à la montagne, entre dans l'histoire -bien que l'on retrouve des traces d'il y a 100 000 ans- au 9e siècle av. J-C avec les "Picenus", peuple d'origine controversée installé dans le sud de la région en ayant suivi un oiseau sacré, un pic. Divisés en tribus indépendantes avec leurs propres langues, ils étaient incapables de former une administration politique. Soumis par les Athéniens en 395 av. J-C, la seule mémoire de ce peuple est la ville d'Ascoli Picenno.
Les Marches en 295 av. J-C intègrent l’Empire Romain qui construit des routes, toujours utilisées, afin d'unir les états satellites à Rome. Les Marches sont un pluriel à cause du nom des fiefs des nobles. "La Pax Romanum" dure plus de 300 ans jusqu'à l'invasion des Goths, puis l'exarchate byzantin, et Charlemagne vers la fin du VIIIe siècle.
Partie des états papaux, le territoire est entre les mains de seigneurs locaux et les villes principales règnent en communes libres. Au XIIe siècle la commune d'Ancona résiste aux autorités impériales de Frederick Barbarossa et de la République de Venise.
Les Marches sont gouvernées par des moines et prêtres qui construisent de nombreux monastères et cathédrales sur tout le territoire, lieux de prière  d'art et de gouvernement.
La Renaissance voit la région se déchirer entre les familles aristocratiques rivales, les maisons de Malatesta de Rimini et de Fano, et Montefeltro d'Urbino. Au XVIe siècle elle est  encore partie des états papaux . La dernière entité indépendante, le duché d'Urbino, est dissoute en 1631, la République d'Ancona (1797) est créée pendant la période napoléonienne, puis la région fusionne avec la République romaine, le royaume d’Italie (1808-1813) et le 4 novembre 1860 est annexée au royaume unifié d'Italie par un plébiscite.
L'église perd son pouvoir, mais les édifices religieux sont toujours classés comme musées eu égard aux objets d'art des plus importants trouvés en leurs murs.
Les Marches sont surtout formées de communautés rurales (principalement agriculture et pêche). L'équipement moderne n'est pas accepté, et jusqu'à 1965, il n'était pas inhabituel de voir dans un champ une charrue en bois tirée par des vaches, maintenant un rituel de vie lent.
Le territoire marchigiano, divisé en cinq provinces -Ancona, Ascoli Piceno, Fermo, Macerata, Pesaro e Urbino- jouxte au nord-ouest la République de Saint Marin, au nord l'Émilie Romagne, à l'est la Mer Adriatique, au sud les Abruzzes et le Lazio, à l'ouest l'Ombrie et la Toscane.
Le port d'Ancona fonctionnait en système traditionnel de mezzadria, les produits étant également divisés entre propriétaires et cultivateurs de la terre, à cause du sol improductif et du terrain difficile.
Puis les Marches développent les secteurs industriels des chaussures, papier, meubles, construction navale, fournissant un grand contingent de marins à la marine italienne.

URBINO
L'antique Urbinum Mataurense, dont l'emplacement des murs peut encore être tracé, et ses environs sont riches en inscriptions. Détenue par les Goths, sous Pépin partie du domaine pontifical, elle devient commune au XIe siècle. Elle prend de l’importance, devenant capitale du comté de Montefeltre. En 1213 Bonconte de Montefeltro est élu podestà d'Urbino, mais les habitants se rebellent, formant une alliance avec la commune de Rimini (1228), et en 1234 deviennent maîtres de la cité. Eux et leurs descendants furent les chefs des Gibelins (parti politique, partisan de l’Empereur dans les luttes qui opposèrent l’Empire et la Papauté aux XIIIe et XIVe siècles). Federico I (1296-1322) augmenta le domaine, mais les taxes exorbitantes provoquèrent son assassinat et la cité reconnut la suprématie papale.
La ville d'aspect médiéval, aux rues étroites et tordues, située sur une colline entre les vallées de Metaurus et de Foglia, dans une région montagneuse mais cultivée, est dominée par le palais ducal érigé par Luciano da Laurana, architecte de Dalmatie, de 1460 à 1482. Considéré par les contemporains comme la résidence idéale, sa cour est la plus belle de la Renaissance, excepté peut-être celle du Cancelleria à Rome. Il contient la collection d'inscriptions antiques constituée par Raffaele Fabretti, acquise par le cardinal Stoppani , gouverneur d’Urbino sous Benoît XIV (1740)
Urbino a une université libre fondée en 1564 avec des facultés de droit, mathématiques-physique, une école de pharmacie et obstétrique, et un hôpital fondé en 1265.
Elle est un des premiers centres d'activité d'art et littérature en Italie. Piero della Francesca y a écrit son travail sur la science de la perspective.
Au XVIe siècle l'état d'Urbino est un des principaux centres de production de la majolique, la plupart des pièces les plus fines étant destinées aux ducs. Parmi les noms distingués de la ville, lieu de naissance du Pape Clément XI, notons Bramante, le plus grand architecte de son temps.
La modeste maison de Raffaele est maintenant propriété d'une société des artistes, formant un musée de ses gravures et autres travaux. Un monument lui a été érigé sur la piazza en 1897. Le théâtre est un des premiers d'Italie ; la première comédie italienne du cardinal Na Bibbiena et Raphael y a été exécutée. La magnifique bibliothèque réunie par le Montefeltro et des ducs de Della Rovere a été transférée à la bibliothèque du Vatican en 1657. La ville a fabriqué de la soie, de la majolique et des briques.

CAGLI
Cale Umbra, au confluent des Bosso et Burano, sur les flancs du Mont Petrano, remonte au IVe s av. J.C. Contrôlée par les Romains puis les Byzantins, fortification au VIe s comme Gubbio, Urbino, Fossombrone et Jesi de la Pentapole de montagne, offerte en don par Pépin le Bref à l'Église romaine en 756, cité libre au XIIe s, en partie détruite par un incendie lors du conflit entre Guelfes et Gibelins par ces derniers, reconstruite en 1287 sur le plateau, englobant le bourg préexistant (plan orthogonal de la Cité idéale), incorporée au duché d'Urbino (pacte avec le Seigneur sur un pied d’égalité), elle devient centre florissant (laine, soie, tanneries). Son destin la lie aux États Pontificaux, et en 1860 elle est annexée au Royaume d'Italie.
Cette ville fortifiée, austère, aux monuments sévères et compacts, offre un magnifique panorama sur les Apennins verdoyants.
Francesco di Giorgio Martini y édifie en 1481 une imposante Forteresse rhomboïdale (démantelée en 1502), reliée par un passage secret "soccorso coverto" au Donjon massif "il torrione della Rocca", bien conservé, qui expérimentait des solutions innovatrices pour faire face aux armes à feu. Le Centre de sculpture contemporaine y a son siège.
Restructuration du Palais Public médiéval du XIIIe s (Hôtel de Ville et Musée archéologique) et transformations d'anciens édifices sont réalisées à la même époque.
- Chiesa San Francesco (1234), autour de laquelle Cagli fut reconstruite : portail de marbre avec architrave à emboîtement, colonnes torses lancéolées, chouette stylisée de 1348. Fresques remarquables du XIVe s, crucifix processionnel en bois du XVe, retable de 1540.
- Église de Saint Dominique (1289). Les œuvres principales sont de Giovanni Santi, père de Raphaël : à côté du trône de la Sainte Vierge, l'ange qui tourne son regard au-delà de la scène serait le portrait de Raphaël enfant, le visage de Saint Jean Baptiste, l’autoportrait du Peintre. - Le Théâtre communal, inauguré en 1878 avec l’œuvre "le Violon du Diable" de Mercuri a un rideau représentant Frédéric Barberousse campant aux alentours de la ville en 1162. Les compagnies y préparent et répètent les spectacles joués dans les théâtres les plus importants d’Italie.
- Le Pont Mallio, une des œuvres romaines les plus imposantes de la Via Flaminia, construit en "pierres sèches" avec de grands blocs supérieurs au mètre cube en “breccione” (blocaille), pierre “grigna”. Les parements en voussoir de pierre cornaline remontent à une restauration du début de l’époque impériale.
- Quelques manifestations :
La poignante procession du Christ Mort fin d’après-midi Vendredi Saint à Pâques, après la déposition à la Basilique, se conclut en face de l’église de Saint Joseph avec les deux groupes, face à face, de Notre-Dame des Sept Douleurs et du Christ. Quatre cents frères de cinq confréries, encapuchonnés, pieds nus, donnent vie au cortège qui depuis le XVIe siècle précède le char avec le Christ voilé.
Palio historique, jeu de l’Oie : le sectarisme entre les Quartiers historiques crée un climat de dispute dont la plus ancienne remonte à 1543. La Vigile (2e samedi du mois d’Août), avec adoubement des capitaines et don de l’huile au patron, se poursuit le soir dans les Quartiers où l’on se rencontre pour prendre les augures avec les mets de la tradition. Le jour du Palio (2e dimanche d‘Août) le Magistrat précédé par le cortège montre l’oie mise en jeu. Les joueurs de dés font déplacer les pages, marqueurs de leur Quartiers respectifs sur un parcours de 54 cases, qui engagent des compétitions. Le soir, fête dans les tavernes.
- L' Église de Saint Joseph a une voûte en tonneau ornée de stucs. Les peintures représentent la vie de Saint Joseph et des personnages en haut-relief (rois, patriarches, personnages bibliques), dans des niches, rythmant l’espace. Sur les deux autels latéraux de la seconde moitié du XVIe s, se trouvent les statues de Saint Joseph et de Notre-Dame des Sept Douleurs.
- La Basilique fut redessinée à partir de 1646, au cours d’un siècle. Portail gothique médiéval de 1424 sur le côté gauche. Retables, Saints protecteurs, Vierge à l'Enfant, fragment de fresque du XVIe s de l'Immaculée Conception.
- Non loin, la montagne Piobbico et l'antique Publicum, bourg dominé par l'imposant castello Brancaleoni.
Au nord des Marche, Sant'Agata Feltria et le Rocca Fregoso, fortification suspendue au-dessus du précipice, agrippée au rocher, construite aux XII e - XVe s, restructurée par Francesco di Giorgio Martini.
Paysage extraordinaire : grottes, gorges, fossiles, bruyères, hêtraies.

- Guelfes et Gibelins : noms des partis qui déchirèrent l'Italie aux XIIIe et XIVe siècles.
Les Gibelins partisants de l'Empereur, familles allemandes prétendant au titre impérial : Hohenstaufen, ducs de Souabe et seigneurs de Waiblingen
Les Guelfes partisants du Pape : Welfs de Bavière

- La Via Flaminia, de Rome à Rimini, itinéraire le plus important au nord, construite par Flaminius en 220 av. J-C, fréquement améliorée au cours de la période impériale par Auguste, Vespasien, Trajan, tombée en désuétude sous période Lombarde, reconstruite pendant la Renaissance, est une des routes principales vers l'Adriatique.
Aux III - II e s, elle fournit le blé du Pô à Rome et l'Italie centrale. Pendant le déclin romain, route principale menant au centre de l'Italie, elle est prise par Jules César, des hordes barbares, généraux byzantins... Au début du Moyen-Âge elle est une influence de civilisation, "le couloir byzantin".
La Via Flaminia part de Rome (Porta del Popolo), va plein nord à Narni où elle traverse le fleuve Nar par le plus grand pont romain jamais construit, splendide structure à quatre arches toujours en état, puis Terni, Spoleto, Foligno où une branche diverge vers Perugia, Nocera Umbra où une autre part vers Ancona, Cagli où elle tourne nord-est suivant les gorges du fleuve Burano, passe à Gola del Furlo par le premier tunnel creusé dans la roche (III e s av. J-C), émerge des gorges des Apennins à Fossombrone, atteint la côte de l'Adriatique à Fano, la longe nord-ouest pour Pesaro et Rimini, parcourant 320 km environ.

Ses parents l’envoient à Rome se former dans la pratique du barreau sous l’égide de son frère Etienne avocat (confusion avec Stefano 1639 ou 1720 - 1761 Lyon) . Enclin de par ses études, il s’y prendra de passion pour les monuments antiques. Il entre très jeune dans l'administration de l'Etat Pontifical avec des charges de diplomatie et magistrature. Son esprit vif, sa tournure et sa pratique des lois le font remarquer du  Cardinal Imperiali Lorenzo, qui le choisit comme Auditeur de la Légation Papale en Espagne où il ne néglige pas les études classiques et anciennes, puis Trésorier de la Nonciature (Alexandre VII - 1655). Lors de son retour avec le cardinal Bonelli, en 1664, il fait d’importantes observations sur des reliques et monuments d'Espagne et France où il rend visite à Ménage avec qui il correspondra, ainsi qu’avec Mabillon, le Père Hardouin, Spanheim, Montfaucon.

Gilles MENAGE, écrivain français (1613-1692), entame une carrière d'avocat avant de devenir abbé et se consacrer entièrement à ses travaux. Philologue érudit, juge de l'esprit et du goût dans les salons et réunions (les Mercuriales) qu'il tenait chez lui, admiré de Mesdames de La Fayette et Sévigné, il prend part dans des querelles littéraires, comme le respect de la règle de l'unité de temps. Il publie un ouvrage condamnant les intrusions de l'Académie française sur la langue, est l'auteur de plusieurs études linguistiques et de grammaires d'où est tiré le premier grand dictionnaire étymologique de notre langue. Poète à ses heures, l'ensemble de ses madrigaux, épigrammes, épîtres, églogues, bons mots et remarques critiques sont rassemblés dans un recueil posthume intitulé Menagia.

Dom Jean MABILLON, Bénédictin et érudit français (1632-1707), bibliothécaire à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, anime une société érudite. Il établit des collections de vies de Saints fondées sur une recherche critique, fait progresser l'étude scientifique des documents médiévaux et défend le travail intellectuel des religieux.
Traité des études monastiques. Il devient l'ami de Raphaël lors de sa visite en Italie (1685-86)

Le Révérend Père Jean HARDOUIN de la Compagnie de Jésus, Jésuite et historien français (1646-1729), est connu pour ses polémiques au sujet de l'authenticité de la plupart des textes hérités de l'Antiquité. Il publie une édition critique des textes conciliaires.
“...Le R.P. Hardouin de la Compagnie de Jésus, étoit extrêmement doux dans le commerce de la vie civile ; il joignoit à un savoir immense une conversation liante, qui le faisoit aimer de tous ceux qui l'approchoient. Mais la crainte d'être trompé lui fit prendre des mesures excessives. Il parvint enfin à s'imaginer, qu'à l'exception de six Auteurs profanes, & de la Bible Vulgate, tout ce que nous avons des Monumens anciens étoient autant de supercheries inventées par des misérables & des fripons des XIIIe & XIVe siécles, qui vouloient détruire la Religion. Ces Auteurs étoient Homére, Hérodote, Plaute, Pline l'ancien, & quelques parties de Virgile & d'Horace...”
Il était bibliothécaire à Louis le Grand.

Friedrich SPANHEIM, historien de l'église réformée, (1632 Genève-1701), professeur de dogmatisme à Heidelberg et de théologie à l'université Leiden, sera jusqu'à sa mort professeur académique, théologien contradictoire, prédicateur et chef de bibliothèque.
Il est gardien des membres de l'Eglise réformée orthodoxe et combat dans ses ouvrages le Cartésianisme.

Bernard de Montfaucon, fils cadet de noblesse languedocienne (Aude), naît au château de Soulatgé le 16 janvier 1655. Après une brève carrière des armes (1672-74), revenu malade, il fait le voeu d'être bénédictin s'il est sauvé et prend l'habit de St Benoît en 1675. Il apprend latin, grec, hébreu, chaldéen, syriaque et copte.  Appelé en 1687 à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés pour travailler à l’édition des Pères de l’Église de langue grecque (Académie des Bernardins), il entretient, pour ce, une correspondance avec de nombreux érudits français et étrangers, et accomplit, de 1680 (ou 98) à juin 1701, un voyage d’études en Italie où il fréquente les principales bibliothèques, à la recherche de manuscrits grecs. Il met en forme ses observations minutieuses dans la Palaeographia graeca (1707), inventant le mot paléographie (1708), étude des écritures anciennes.
Membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1719.
Il rassemble, classe, publie des reproductions de sculptures, peintures, monnaies, objets de la vie courante... dans deux ouvrages, L’Antiquité expliquée (15 tomes) (1719-1724) qui présente pour la première fois les antiquités grecque et romaine en commun, et Les monuments de la monarchie française (5 tomes) (1729-1734), qui rencontrent un immense succès.
Il fonde ainsi l'archéologie en tant que science s'appuyant sur les textes, monuments et vestiges du passé.
Il publie les catalogues des manuscrits qu’il avait réunis dans la Bibliotheca bibliothecarum manuscriptorum nova (1739).
Il meurt le 21 décembre 1741 dans l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, près de laquelle il est enterré. Ses restes, transférés pendant la Révolution, rapportés en 1819, voisinent avec ceux de Mabillon et Descartes.
Cet homme, un des plus érudits et célèbres de son temps, persévérant, curieux de tout, à l'esprit vif, assuré, travaillant douze à treize heures par jour, s’appuyant sur une méthode de travail et une organisation moderne, nous a laissé une oeuvre considérable d' une quarantaine de volumes.

Il gravit la hiérarchie administrative, est nommé Juge des Appellations de la Cour du Capitole, Auditeur du Légat du Pape (1670 - Cardinal Cesi) à Urbino, Vicaire d'Innocent XI (1676), avec la charge des Edits Pontificaux et la direction des fouilles des catacombes. Il améliore le sort de son pays grâce à l’aisance acquise en Espagne, règle ses affaires familiales, et se consacre : à la recherche antique examinant avec un soin minutieux les monuments et inscriptions de la Campanie ; aux études d'histoire et d'archéologie sur les aqueducs romains (De aquis et aquaeductibus veteris Romae dissertationes tres - 1680 Rome et Paris - 1788 Rome) ; à la Colonne Traiana (De Columna Traiani Syntagma - 1683 et 90 Rome), employant pour la première fois la méthode comparative, socle de l’archéologie, avec un jugement et une clarté jamais vus, recherches nécessitant connaissance des monuments, descriptions, textes originaux, sens critique, sagacité ; à  la Table Iliaque et au canal du lac Fucin. Travail remarquable, systématiquement clarifié par ses dessins (gravures sur bois), élèvant  comme on ne l’avait jamais vu l’archéographie à son plus haut niveau.

LA CAMPANIE
La Campanie, de campus = campagne-terre plate et Capua-Capoue, région d'Italie méridionale s'étendant à l'ouest de la chaîne des Apennins, est déjà peuplée au Néolithique, occupée par des colonies grecques (fondation de Naples), phéniciennes, étrusques et sunnites -VIIe IIIe siècles-, par les Romains -IIe - (routes, agriculture). L'éruption du Vésuve détruit Pompei en août 79.
Domination lombarde, byzantine, normande (royaume de Sicile). La croissance économique démarre au XIIIe où Naples est capitale du sud de l'Italie. Déclin économique grave sous la domination espagnole aux XV XVIe siècles, mais la puissance revient sous les Bourbons aux XVII XVIIIe (agriculture, industries).
Ses terres fertiles, tabac, céréales, vignobles, oliviers, orangers, citronniers, tomates, entourent le Golfe de Naples, capitale de la Pizza et du folklore italien, la Tarantelle. La région, dominée par la dangereuse silhouette du Vésuve, célèbre volcan toujours en activité, est divisée en 5 provinces : Avellino, Bénévent, Caserte, Naples, Salerne
Le campanile :
La Campanie est célèbre dans les premiers siècles de l'ère chrétienne pour sa métallurgie, en particulier la fabrication de cloches et sonnailles. Les premiers monastères reprennent cet usage pour avertir les moines des diverses prières et offices religieux, et les églises comportent peu à peu des clochers ou campaniles séparés pour des cloches de plus en plus grosses.

Alexandre VIII (Cardinal Ottoboni - 1689) le nomme Secrétaire des Requêtes, charge de la plus haute importance et influence sur les affaires de l'État et de l’église, Chanoine de Sainte-Marie Trans Tiberina, San Lorenzo in Damaso, Saint-Pierre,  suit souvent ses conseils et lui demande de rédiger les légendes des monnaies.

Canonico - Chanoine : Nom donné d'abord aux cénobites, puis à tous les clercs
Clerc séculier, membre d'un corps dit chapitre qui, attaché à une église cathédrale ou collégiale, sert de conseil à l'évêque.


Le 20 février 1690  Leibniz vient le voir, lors d’un séjour en Italie.

Gottfried Wilhem LEIBNIZ (1646-1716) Philosophe et mathématicien allemand pour qui l’esprit est la seule réalité substantielle et dont le nom est lié au calcul différentiel, à la science du mouvement ou dynamique.
Il lutte pour la réunion des églises chrétiennes, conscient de la crise à venir.
Il établit la théorie des monades : l’étendue est divisible en parties, donc agrégat de substances. L’inertie est résistance donc force. Ces unités simples actives sont les monades.
La perception est l’expression du multiple dans l’un. Les monades perçoivent l’univers entier mais n’en ont pas conscience. Elles tendent à la perception la plus claire et la plus distincte. Cette lutte, c’est ce qui existe.
Il y a harmonie préétablie, déterminisme moral, Dieu ayant choisi le meilleur monde possible.
Toutes les idées sont virtuellement en l’homme, mais il a besoin de l’expérience pour les éclaircir.

Innocent XII (1691) lui confie la garde des archives secrètes (diplomatiques) du Castel Sant’Angelo (Préfêt des Archives), charge qu'il maintient jusqu'à sa mort à Rome le 7  janvier 1700.

Pontificia Accademia Ecclesiastica 1710 (Vatican).

Le Castel Sant’Angelo
Le Castel Sant’Angelo, sur la rive droite du Tibre, face au pont Saint-Ange, non loin du Vatican, est une rotonde massive en travertin recouvert de marbre, sur une solide base carrée, surmontée d'un quadrige de bronze mené par l'empereur Hadrien. Construit en 135 pour servir de mausolée à sa lignée, ses cendres, celles de sa femme et de son fils adoptif, y sont entreposées dans la Salle du Trésor, une chambre profonde.

HADRIEN (76-138)
D'une famille italienne émigrée en Espagne, orphelin à 12 ans, il est recueilli à Rome, juge à 19 ans, courageux et d’une grande endurance physique commandant de l’'armée à 20, Gouverneur à 31,  Conseiller privé à 35, et en 117 Empereur à la mort de Trajan, cousin éloigné qui l’avait adopté.
Il renonce aux conquêtes, réorganise l’armée, les institutions juridiques et financières, le pouvoir central, mène une nouvelle politique agricole.
Très intelligent et instruit, d’une mémoire prodigieuse, très fin d’esprit et passionné d’architecture, art grec, il fait construire le Panthéon et encourage les arts et lettres.
Nombreux voyages à travers tout l’Empire.
Il meurt dans d’horribles souffrances, les cœur et poumons lui provoquant de terribles crises d’étouffement, après un suicide raté et le refus de ses amis de mettre fin à ses jours.

Très vite, le bâtiment est détourné de ses fins funéraires pour devenir militaire, intégré en 403 à la muraille aurélienne comme bastion avancé, puis après l’attaque des Goths, inclus en 547 dans une structure fortifiée protégeant la rive droite. Le quartier prend le nom de Borgo.
En 590, Grégoire Ier a une vision de l’archange Michel sur les créneaux, lui annonçant la fin de l’épidémie de peste. D'où le nom et la statue de Saint Michel terrassant le démon qui coiffe l'ouvrage.
Après le pillage par les Sarrasins de la basilique Saint-Pierre, Léon IV (847) relie le Borgo dévasté par une muraille, formant la "cité léonine".
Le château est ensuite transformé en prison (dont personne ne s'échappa), où quatre Papes du IXe siècle meurent.
Les papes de la Renaissance en font leur refuge en cas d'attaque, ajoutant bastions et appartements privés. En 1277, Nicolas III bâtit un couloir suspendu reliant le château au Vatican, le passeto, offrant ainsi une possibilité de fuite rapide.
Quand Urbain V (1362) quitte Avignon pour rentrer à Rome, il se fait remettre non les clefs du château qui reprend le rôle de forteresse protégeant le Vatican.
En 1389, Boniface IX restaure le château à demi en ruines, y fait percer une large rampe hélicoïdale à sens unique de 125 mètres le long permettant le transport de vivres et munitions. Des meurtrières sont creusées. Des logements sont aménagés pour le Pape.
En 1527, le Pape Clément VII s’y réfugie lors du Sac de Rome, et Giordano Bruno y est emprisonné sept ans.

Giordano BRUNO (1548 près de Naples - 1600 Rome) (Filippo Bruno)
Philosophe, théologien, prêtre italien de la Renaissance, il acquiert une connaissance approfondie de la mnémotechnique à 14 ans, du latin, Aristote, Saint Thomas d'Aquin, Platon, Érasme, de  la métaphysique, la cosmologie, et s'initie à l'ésotérisme, l'astrologie, et la cabale.
Il entre en 1565 chez les Frères prêcheurs du prestigieux couvent dominicain San Domenico Maggiore, vit selon la devise verba et exempla (par le verbe et l'exemple) et est ordonné prêtre en 1573.
Il proclame l'existence d'un Dieu unique se manifestant dans la nature hors de toute religion révélée, Dieu est la substance et la vie de toutes choses (natura naturans), l'univers un animal infini dont Dieu est l'âme, reflet d'une divinité unique dirigeant toute chose, univers vivant où tout, de l’animal au minéral, possède une âme.
“l’Univers est infini, peuplé d’une multiplicité de mondes analogues au nôtre”
Il affirme que la sphère des étoiles fixes n’existe pas, mais qu’elles sont des soleils !
Accusé d'hérésie, il fuit en 1576, menant une vie errante à travers l’Europe (Italie, Chambéry 1578, Genève 1580, Lyon, Toulouse, enseigne au Collège de France à Paris, Angleterre 1583, Allemagne 1587)
Revenu en Italie, trahi, il est dénoncé au Saint-Office en 1592, blanchi à Venise mais transféré et incarcéré au château Saint-Ange.
Chefs d’accusation : repousse les images saintes, le dogme de la Trinité, la virginité de Marie, pratique l’art divinatoire, croix en la métempsycose, affirme que Jésus n'est pas Dieu, mais un magicien exceptionnellement habile, que l'Esprit Saint est l'âme du monde, et qu'il faudra aussi que le Diable fût sauvé le jour du Jugement dernier...
“Le roi Henri III me fit appeler un jour, et me demanda si cette mémoire que je possédais et que j’enseignais était une mémoire naturelle ou si elle était obtenue par la magie, je lui démontrais qu’elle n’était pas obtenue par la magie mais par la science”.
“Je ne recule point devant le trépas et mon cœur ne se soumettra à nul mortel.”
“Je ne crains rien et je ne rétracte rien, il n'y a rien à rétracter et je ne sais pas ce que j'aurais à rétracter.”
Condamné au bûcher :
“Vous éprouvez sans doute plus de crainte à rendre cette sentence que moi à l'accepter.”
Nu avec un mors l'empêchant de parler il est brûlé vif, refusant le crucifix qu’on lui tend, sur le Campo Dei Fiori, où en 1889, les franc-maçons italiens lui érigent une statue.
Une loge créée en 1985, de l'obédience du Grand-Orient, porte son nom.
Bruno est un pionnier en astronomie, physique, philosophie.
Bibliographie non exhaustive :
Candelaio (1582) (Le Chandelier), comédie satirique
Della causa, principio e uno (1584) (La cause, le principe et l’un)
Dell'infinito, universo e mondi (1584) (De l’infini, l'univers et les mondes)
Dans ces ouvrages il expose une vision cosmographique audacieuse et révolutionnaire dépassant les thèses coperniciennes.
Spaccio de la bestia trionfante (1584) (L’expulsion de la bête triomphante) s'attaque aux attitudes calvinistes et catholiques.
Cabala del cavallo Pegaseo (La cabale du cheval Pégase), opuscule satirique, démolissant la référence aristotélicienne.
De gli eroici furori (1585) (Les fureurs héroïques) élimine l’idée d’un monde centré, en présentant un univers où Dieu n’a plus de lieu.
De innumerabilibus, immenso, et infigurabili (1591) réexamine sa cosmographie.
De monade numero et figura (1591), réflexion sur le rapport entre nombres et figures géométriques. De triplici minimo et mensura, sur l’infiniment petit, précurseur des études sur l’atome.
De imaginum, signorum et idearum compositione (De la composition des images, des signes et des idées), qui introduit un prodigieux système mnémotechnique.

On pénètre dans le château par sa seule entrée, au bout du pont Saint Ange à trois arches orné de statues, et on accède à la rampe.
Impressionnant par ses forme circulaire, escaliers chausse trappe, cours suspendues, raffinement extrême des appartements papaux, fresques, salle de bains, cours de théâtre décorée de fresques sépia, cellules, oubliettes, salles d'armes, et superbe vue du haut de la terrasse de l'Ange, Rome et ses alentours à 360 ° .

UN ARCHEOLOGUE DU XVIIe SIECLE.
Urbino se rappelle son grand humaniste et archéologue Raffaele Fabretti mort il y a 300 ans (2000). Dans sa maison natale aura lieu une inauguration de ses écrits conservés à la bibliothèque de l'Université d'Etudes, et à l'Académie de Raffaello une exposition de la médaille commémorative exécutée par le sculpteur Antonio Fontanoni.  À Pian del Monte, dans le jardin public, sera dévoilé le buste en bronze de l'archéologue. Enfin, dans la salle didactique de la Galerie Nationale des Marches, contiguë à la cour d'honneur du Palais Ducal, Angela Donati, du Département d'Histoire Antique de l'Université de Bologne, illustrera la figure du chercheur mort en 1700.
Antiquaire, collectionneur, érudit et écrivain d'épigraphes, Raffaello Fabretti est universellement reconnu prince studieux de l’antiquité romaine. Né en 1620 de noble famille urbinate, il cultive son intérêt pour l'archéologie et les épigraphes de Rome, là où il a la charge de diriger les fouilles des nécropoles de Rome et des environs. Il constitue une des plus vastes collections existantes d'inscriptions de monuments (épigraphes, bas-reliefs) vers 1690 dans son habitation principale d'Urbino et sa maison de campagne de Fontesecca, 4676 pièces objet de minutieuses descriptions dans un volume illustré qu’il publie à la fin du XVIIe siècle.
Cette collection constitua le noyau essentiel de la récolte d'inscriptions antiques exposées en 1756 par le Cardinal Legato Giovan Francesco Stoppani au Palais Ducal où elle peut encore être vue aujourd'hui dans le Musée Archéologique.
Museo archeologico di Urbino.  Storia e presentazione delle Collezioni Fabretti e Stoppani, 1986

Il est conseiller culturel de trois papes, fait partie de l' Accademia degli Assorditi d'Urbino, est l'inspirateur de la fondation du mouvement littéraire de l'Arcadia, sous le nom d'Iasiteo Nafilio, au secrétariat de laquelle il appelle son jeune protégé, Giovanni Mario Crescimbeni (1663-1728), littérateur italien, né à Macerata (Ancône) auxquel nous devons la biographie de Fabretti qu’il publia en 1708, utilisant une précédente oeuvre de l'Abbé urbinate Domenico Riviera.

Fondée en 1690, la Société Arcadienne, première académie italienne à admettre des femmes, était principalement consacrée à la réforme de la littérature italienne, par un rejet des vanités baroques en faveur d’un langage clair de forme simple.

Il fréquente le cercle de la Reine Christine de Suède.

CHRISTINE DE SUEDE (Kristina Vasa), (1626 Stockholm - 1689 Rome), reine de 1632 à 54, élevée comme un garçon, devient à six ans “la reine Christine” à la mort de son père.
Elle met fin à certains conflits. La paix de Westphalie, signée en 1648, fait de la Suède la première puissance nordique. Couronnée en 1650, elle renonce à son trône en 54, abdique en faveur de son cousin Charles Gustave, et quitte sa Suède natale le jour du couronnement.
Habillée en homme, avec une suite réduite de douze personnes, elle traverse l'Allemagne, la Hollande protestantes, parvient aux Pays-Bas espagnols -premier pays catholique de son itinéraire- où elle est reçue par l'archiduc Léopold. Son séjour de onze mois à Anvers et Bruxelles lui vaut une réputation de lesbienne libertine scandaleuse.
Elle arrive à Rome en novembre 1655, où le nouveau Pape Alexandre VII lui déroule le tapis rouge : le collège des cardinaux, à la porte de la ville, l'accompagne avec la noblesse romaine jusqu'à la basilique Saint-Pierre où elle se prosterne devant l'autel. Pour l'Eglise, la conversion d'un personnage aussi important représente une victoire sur l'hérésie protestante. Le jour de Noël, elle retourne à Saint-Pierre faire sa première communion qu'elle reçoit des mains du Pape qui l'invite à dîner -honneur extraordinaire pour une femme- avant qu'elle ne soit escortée en procession au Palais Farnèse, mis à disposition par le duc de Parme.
Comme elle refuse d'adopter les moeurs d'une catholique dévote, la curie prend ses distances.
Elle revendique le trône de Naples, fait alliance avec le duc de Guise et Mazarin qui voulait fonder une dynastie Bourbon servant de contrepoids à la puissance de l'Espagne.
Trahie par son écuyer Monaldeschi qui prévient les Espagnols, elle le fait assassiner par trois gardes dans la Galerie des Cerfs. Christine rentre en Italie, envisage un instant de revendiquer le trône de Pologne, et se fixe à Rome.
En 1674, elle y crée l'Accademia Reale équivalente à l'Académie française.
Protestante, elle se convertit au catholicisme après son abdication, mais se montre cependant émue du sort des protestants de France, subissant la politique de conversion forcée du pouvoir royal. D'esprit très ouvert, féministe avant l'heure, très cultivée et sportive pour l'époque, elle écrit des livres et discute avec de nombreux savants philosophes et artistes dont Blaise Pascal et René Descartes, parle plusieurs langues, suédois, allemand, italien, latin et français -langue de l'élite européenne de l'époque- fait venir en Suède nombre de personnalités.
Son mode de vie -opposée au mariage, maîtresse du comte Magnus de la Gardie- et sa liberté d'expression ne sont pas du goût des protestants luthériens.
Fréquentant les jésuites, tourmentée par le besoin de Dieu, elle devient très croyante et ascète comme Pascal.
Elle meurt en 1689 à Rome. Son corps repose au Vatican, dans la basilique Saint-Pierre (les Saintes-Grottes).

Blaise PASCAL (1623-1662) savant, penseur, écrivain français. Génie précoce, il écrit à onze ans une dissertation acoustique et assimile seul la géométrie euclidienne
Théorème de Pascal (1639), calcul des probabilités, calcul intégral, hydrostatique
1647 “Les sens sont seuls les principes et maîtres”
1654 Traité du triangle arithmétique - calcul des probabilités
Les Pensées
“Misère de l’homme sans Dieu. Félicité de l’homme avec Dieu”.
René DESCARTES (1596 - Stockholm 1650) savant et philosophe français. Entre à 10 ans au collège des Jésuites de La Flèche où il apprend les mathématiques et  prend connaissance des découvertes que Galilée fait grâce au perfectionnement de la lunette astronomique. Il passe une licence de Droit à Poitiers en 1616, puis voyage à travers l’Europe. Il a une révélation en Allemagne le 10 novembre 1619 : les lois de la nature sont d’essence mathématique
Dioptrique (lois d’optique : théorie mathématique de la lumière)
1636 Météores (explication de phénomènes naturels)
Géométrie (bases de la géométrie analytique  : géométrie / algèbre - calcul infinitésimal)
- 1637 Discours de la méthode (principes de la pensée scientifique, ébauche d’une métaphysique)
“ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je la connusse évidemment être telle”
“diviser chacune des difficultés... En autant de parcelles qu’il se pourrait... Pour mieux les résoudre”
“conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples... Pour monter peu à peu jusqu’à la connaissance des plus compliqués”
“faire partout des dénombrements... Et des revues si générales que je fusse assuré de ne rien omettre”
1641 Méditations métaphysiques (le plus sûr moyen d’éprouver ses certitudes est d’essayer d’en douter)
“Cogito ergo sum” “Je pense donc je suis”
“Tout ce qui est est espace ou conscience”
1644 Principes de philosophie
- 1645 Traité des passions de l’âme
Parti à la Cour de Christine de Suède, il prend froid un jour d’hiver et meurt d’une pneumonie.

Il loue dans le Borgo (faubourg Saint-Pierre) une maison qui devient salon intellectuel européen, où les spécialistes de passage trouvent hospitalité et stimulations culturelles. Un de ses amis préférés, Adrien Auzout, est un mathématicien français avec lequel il fait de longues promenades discutant de mécanismes et mesures, une des passions intellectuelles de l'époque.

Adrien AUZOUT (Rouen 28 janvier 1622 - Rome 23 mai 1691), astronome et physicien.
Fils d’un clerc à la cour de Rouen, Adrien Auzout fréquente dans cette ville Blaise Pascal. En 1648, il entame une correspondance épistolaire avec Marin Mersenne, puis rejoint le cercle savant autour de Henri Louis Habert de Montmor. Il plaide, à la suite d’observations en 1664-65, en faveur de l'orbite elliptique ou parabolique de comètes, s’opposant à Johannes Hevelius. Il est un des membres fondateurs de l’Observatoire royal de_Paris. Acquis aux idées de Huygens, il travaille en 1667-68 avec Jean Picard à appliquer la lunette astronomique au quart de cercle et à construire le micromètre à fil mobile pour mesurer le diamètre apparent des petits objets et des corps célestes. Ils sont les premiers à mesurer avec exactitude le degré d'arc du méridien terrestre entre Sourdon, au sud d'Amiens, et Malvoisine, au sud de Paris.En 1666, il entre à l’Académie des Sciences mais la quitte en 1668 à la suite de sa vive critique de la traduction de Vitruve par Claude Perrault. Il part pour l’Italie où il passe les vingt dernières années de sa vie.
On a donné son nom au cratère d’Auzout sur la Lune.
Publications :
Lettre de M. Auzout du 17 juin à M. Petit, etc. (1665). À propos d'une fausse observation d'Hevelius sur la comète de 1665.
Lettre à M. l'abbé Charles sur le « Ragguaglio di due nuove osservationi, etc. », da Giuseppe Campani, avec des remarques où il est parlé des nouvelles découvertes dans Saturne et dans Jupiter et de plusieurs choses curieuses touchant les grandes lunetes (1665)
Manière exacte pour prendre le diamètre des planètes (1667)
Traité du Micromètre (1667)
Lettres sur les grandes lunettes

Il y termine son dernier ouvrage, Inscriptionum antiquarum, quae en aedibus paternis asservantur, explicatio et additamentum, qu'il fait imprimer chez lui en 1699 et 1702, grand recueil des inscriptions formant sa collection.  4 676, la plupart inédites. Un travail immense qui rencontre un vif succès, unique, quasi exhaustif,  jettant une nouvelle et éclatante lumière sur moulte points d'archéologie, philologie, histoire et géographie.

Il est de nombreuses années Gardien des Archives Secrètes du Castel Sant'Angelo et Canonico di San Pietro, avec le titre de Monseigneur. Il reste célibataire comme il est d'usage à l'époque. Il échappe à la peste de 1656... et meurt à près de 80 ans en pleine vigueur, le 7 janvier 1700,  des suites d’une promenade en voiture dans le froid de la via Nomentana à Rome, en plein hiver. Sa mort fut pleurée dans tout Rome, la ville qui lui conféra la citoyenneté. Curieux destin d’un homme de santé précaire jusqu’à trente ans ! Sa tombe et son buste sont dans l'Église "Santa Maria Sopra Minerva" au Pantheon, dans la nef de gauche, en bonne compagnie (Fra Angelico - Leon X - Clément VII). Selon les biographes, ses parents, suivant son testament, le déposèrent dans le tombeau où son frère Etienne reposait depuis longtemps, ou plutôt que fit construire son neveu Gaspare, avec une épigraphe de Crescimbeni "... mourût à l'âge de soixante dix neuf ans et sept mois...".
Il n’a jamais voulu être ordonné prêtre
Il laisse inachevée "De veteri Latio ou Latium vetus illustratum", oeuvre énorme, de lecture difficile, qui aurait nécessité beaucoup d'année et de fatigue.

SAINT-PIERRE
La Basilique Saint-Pierre est construite sur l'emplacement du tombeau de l'apôtre Pierre, dans la nécropole où il fut crucifié en 64 ou 67, lieu d'identification de la religion chrétienne, culte officiel de l'empire romain, par Constantin de 315 à 326, date de son inauguration.
Complètement dégradée après plus d'un millénaire d'histoire, elle est restaurée au XVe siècle, arrêtée, le projet modifié pour l'édification d'une nouvelle cathédrale. Les travaux, confiés en 1506 à Bramante qui détruit la basilique et commence ce qui est la plus grande cathédrale de la chrétienté (193m de long sur 120m de haut, plan en croix latine à 3 nefs), dureront jusqu'en 1626.
Le coeur de la basilique est la tombe de saint Pierre, surmontée de l'autel majeur, du baldaquin monumental en bronze de le Bernin, de la coupole de Michel-Ange (1546, 131m de diamètre, subdivisée en 16 nervures qu'éclairent 16 fenêtres). Y sont représentés les 16 premiers Papes, les 12 apôtres, saint Paul, le Baptiste, Marie et le Christ, 4 rangées d'anges.
Lieu de couronnement des empereurs d'Occident de 800 (Charlemagne) à 1452 (Frédéric III), elle abrite de nombreuses reliques : la montée au Calvaire (le linge de Véronique), le supplice du Golgotha (sainte Hélène qui retrouva le bois de la Croix), la mort du Christ (saint Longin et la lance), et tombes papales (les 16 premiers Papes).
Le Colisée est en partie détruit aujourd'hui parce qu'il a surtout servi pour les nouvelles constructions du moyen-âge... et la basilique Saint-Pierre a hérité de ses pierres.
"Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux".

Via Nomentana
Via Nomentana, ancienne voie romaine au nord-est de Rome, sont déposées Constance et Hélène, filles de Constantin, dans un splendide mausolée.
A côté Constance édifie, dès le IVe s., la Basilique de Sainte Agnès, à proximité de la tombe de la jeune martyre. L'église actuelle est au-dessus de la tombe de la sainte. La mosaïque de l'abside est un des plus purs exemples d'art byzantin à Rome. A partir de l'église, on accède aux catacombes où est déposé le corps.

SANTA MARIA SOPRA MINERVA
Sa façade massive cache une vue unique à Rome :  voûtes ogivales bleu et or,  vitraux aux lumières roses, colonnes corinthiennes, sol en marbre. Une énigme gothique bâtie sur l'emplacement d'un temple à Minerve, commencée en 1280, terminée en 1370, transformée à la Renaissance et au Baroque, et mal ramenée à son état médiéval au XIXe siècle.
Pourquoi est-ce le seul  exemple d'architecture gothique à Rome, à l'ombre de la structure classique la plus parfaite de Rome, le Panthéon ?
Pourquoi cette surabondance de trésors artistiques : chapelles, tombeaux de grandes familles romaines, mémoriaux, monuments funéraires de papes et cardinaux, sarcophages, statues,  fresques, peintures, portraits, bustes et  mosaïques.
Et les fantômes qui hantent cette église :
- Catherine de Sienne (1347-1380), dont le corps sans tête est sous l'autel principal, qui a joué un rôle politique important en persuadant les papes de revenir d'Avignon à Rome.
- Giovanni  de Fiesole (1387-1455),  Fra Angelico (33), moine dominicain peintre de la Renaissance qui a décoré des chapelles privées du Vatican.
- Leo X  (Giovanni de Medici, 1513-1521) (34) et Clément VII (Giulio de Medici, 1523-1534) (35).
- Paul IV (1555-1559), grand  inquisiteur de la Contre-Réforme, pontife dominicain grave et redouté responsable de l'index des livres interdits et de l'emprisonnement des juifs. Sa statue à la bouche ricanante et menaçante est effrayante.
- Michelangelo représenté par une statue du Christ le Rédempteur, commencé en 1519 et terminé par un de ses élèves (28).
Des fresques magnifiques de Filippino Lippi, exécutées de 1488 à 92, dépeignent le "triomphe" de Saint Thomas d'Aquin, dominicain, probablement le plus grand théologien médiéval. Au-dessus, des compositions dont il est impossible de décrire la beauté.

Il existait à Rome en 2006 une Fondation inspirée de l'oeuvre de Fabretti, au soin des derniers descendants de sa famille, dont le siège est situé 68 via Nicola Salvi prés de la Pio Sodalizio dei Piceni (Dr Giorgio FABRETTI).

"Cette Fondation est encore active à cette adresse, à ses derniers descendants, via Nicola Salvi 68, Roma 00184, tél. 0039 06 4817418, email : fondofabretti@hotmail.com. Sa dernière initiative est une conférence à Rome, du 20 au 28 janvier 2008 au Castel Madama, avec la Sapienza Università di Roma, au sujet des aqueducs romains et en particulier (contribution de la Fondo Fabretti) de la création du premier musée au monde sur les aqueducs, le musée Raffaele Fabretti, dans l'ancien Castle Colonna de la petite ville de San Gregorio da Sassola (Roma), idée et projet sous la direction scientifique du Professeur Giorgio Fabretti, historien et antropologue, Presidente del Fondo Fabretti.”
(Information complémentaire relative à la Fondation Raffaele Fabretti (Fondo Fabretti), aimablement communiquée par le Professeur d'Architecture Alessandro Camiz de la Sapienza Università di Roma, que je remercie vivement)
La Fondation a réuni  les oeuvres et matériels biographiques sur Raffaele Fabretti de : il Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana (in Vaticano), l'Università di Urbino (Prof. Mario Luni), il Pio Sodalizio dei Piceni (in Roma), la Fondazione "Raffaello" (in Urbino), l'Accademia Americana di Roma (nei pressi del Gianicolo).

Giorgio Fabretti, né en 1951 à Rome, professeur à la Sapienza Università di Roma, anthropologue et historien, a étudié depuis plus de trente ans des modèles logiques et cognitifs (relatifs à la connaissance) d'innombrables cultures, recherches trouvant application en consultations institutionnelles et géopolitiques et dans l'enseignement universitaire, en Italie et aux USA.

Voir Raphael Suite - Travaux



13/08/2007

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