Généablog

Généablog

Raphael FABRETTI - Suite - les travaux (maj 31/12/2013)

Les travaux de Raffaele
- Controverse au sujet de l'interprétation de Gronovius de passages de Tite-Live sur le Latium. Grossièretés, injures d'un coté, jeux de mots, causticité naturelle de Fabretti. Nonobstant l'échange blessant, le public lui donne raison
Johann Friedrich GRONOVIUS (Hambourg 1611-Leyde 1671), érudit et critique allemand. Après avoir étudié dans plusieurs universités, il voyage en Angleterre, France et Italie, est nommé professeur de rhétorique et d'histoire à Deventer, et à la chaire grecque à Leyde, où il meurt.
Tite-Live, né dans une riche famille noble de Padoue en -59 et mort dans sa ville (ou à Rome) en 17, est un historien de la Rome antique, auteur de la monumentale Histoire romaine "Ab Urbe condita libri" (depuis les origines de la ville jusqu'à l'an 9), en 142 livres dont 35 nous sont parvenus.
Ne pouvant consulter les documents originaux disparus en -390 lors du saccage des Gaulois, il s'appuie sur les historiens précédents, comme Polybe César Auguste, ou des témoiniages oraux, idéalisant les grands hommes qui ont fait l'histoire, exaltant les valeurs et la gloire de Rome
"Quant aux récits relatifs à la fondation de Rome ou antérieurs..., je ne cherche ni à les donner pour vrais ni à les démentir..."
Dans cette polémique Fabretti a employé le pseudonyme "Iasitheus", traduction grecque de "Dieu nous guérit",  gardé comme nom pastoral dans l'Académie des Arcadiens.
Iasithei R. Fabretti ad Grunnovium J. Gronovium apologema in ejusque Titivilitia sive somnia de Tito Livio animadversiones de Rafaello Fabretti (1686)

- LES AQUEDUCS ROMAINS :
Il fait la première recherche systématique du système d'aqueducs romains, alors que les études sérieuses sur la façon dont la ville éternelle obtenait son eau ne commenceront qu'au XVIIe siècle. Son traité, De aquis et aquaeductibus veteris Romae dissertationes tres (1680), est cité comme référence par tous les spécialistes de la topographie romaine. Bien que les résultats n'aient jamais été invalidés, et en dépit de son énorme importance, il n'a jamais été traduit du latin original. Sa contribution mérite bien plus d'attention qu'elle n'en a reçu.
- L'Aqua Alexandrina , construit par Alexandre Severus, prend sa source dans les terres de Tusculum à environ vingt deux kilomètres de Rome, entre Gabii et le Lac Regillus. De petite hauteur il était destiné pour les bains de Severus qui se trouvaient dans une des vallées de Rome (Fabretti).
- L'Aqua Septimiana, construit par Septimius Severus, était probablement une branche de l'Aqua Julia, faite par l'Empereur pour amener l'eau à ses bains (Fabretti)
- L'Aqua Algentia prenait sa source au M. Algidus par la Via Tusculana, 9000 passus de Rome, selon Fabretti. Son constructeur est inconnu.

Afin de résoudre les problèmes de salubrité et d'adduction, Rome n'ayant que le Tibre et des puits , on construisit des aqueducs pour amener de  l'eau pure depuis les collines éloignées : conduites souterraines en pierre, conduites à l'air libre  sur structures de maçonnerie ou arches, en terre cuite, plomb, bois ou cuir.
Les deux premiers aqueducs sont souterrains : l'Aqua Appia, 18 km,  construit en 312 av. J.-C. par Appius Claudius Caecus, et l'Anio Vetus,  70 km, construit entre 272-269. Le troisième, l'Aqua Marcia, 144-140, utilisant des arcades, avait 100 kilomètres de long. L'Aqua Tepula est construit en 125, l'Aqua Julia en 33 , l'Aqua Virgo en 19  pour alimenter les thermes du Champ de Mars. Auguste construit l'Aqua Alsietina en 2 av. J.-C.. Les plus magnifiques sont l'Anio Novus en 52 av. J.-C., 95 km de long et jusqu'à 30m de haut, et l'Aqua Claudia en 47 construits par Claude. Ces deux aqueducs se réunissaient, à proximité de Rome,  formant deux conduits superposés. L'Aqua Traiana construit par Trajan en 109, et l'Aqua Alexandrina construit par Sévère Alexandre en 226.
L'eau était propriété publique, entreposée dans des réservoirs (castella), et distribuée dans les fontaines publiques, thermes, et certaines habitations contre redevance ou location.

Montfaucon l'Antiquité Expliquée. Fabretti a composé un ouvrage très érudit sur les aqueducs de Rome.

- LA COLONNE TRAJANE
De Columna Traiani Syntagma. [triremes sur les colonnes trajans) (Rome 1683), et Inscriptionum Antiquarum Explicatio (Rome, 1699), jettent beaucoup de lumière sur l'antiquité romaine. Bellum et excidium Trojanum, ex antiquitatum reliquiis, tabula.
La colonne Trajane élevée par Trajan pour commémorer sa victoire sur les Daces.
Les reliefs qui la décorent sont une sorte de chronique illustrée et continue sur toute la colonne ; on y a sculpté des gros plans, des vues plongeantes et des vues d'ensemble. C'est une figuration du temps et de l'espace, une transmission d'un contenu moral et politique qui insiste sur l'humanité des vainqueurs.

Son interprétation d'un bas-relief représentant la guerre et la prise de Troie, connu sous le nom de Table Iliaque est maintenant au Musée du Capitole à Rome.
Table iliaque, bas-relief de 10 x 10 x 2.5 cm en marbre jaune à grain fin du 1er siècle après J.-C., découvert au XVIIe siècle dans les ruines d'un temple de la voie Appienne, appelé ainsi parce qu'elle reproduit les hauts faits d'Achille devant Troie (Ilion).

Inscriptionum antiquarum quae in aedibus paternis asservantur explicatio et additamentum, una cum aliquot emendationibus Gruterianis

- LES CATACOMBES DE ROME

Il assume la charge, confiée par le cardinal Gaspar de Carpegna, de diriger aux creusements des catacombes et de la zone autour de l'Appia Antica, où il aime se promener avec son cheval derrière la Villa des Quintili, d'où le surnom de "Marco Polo" donné par ses amis, d'après le célèbre voyageur vénitien. Battant continuellement la campagne, il note copie dessine tout ce qu'il estime remarquable, son cheval s'arrêtant de lui-même à chaque ruine inscription ou monument, se constituant ainsi un fond documentaire remarquable unique, tout comme sa collection de monuments lapidaires, ou d'inscriptions découvertes par sa charge offertes
Il forme de nombreux élèves qui fondent après sa mort les premiers cours d'archéologie de la nouvelle Sapienza Università di Roma.

L'APPIA ANTICA
La plus célèbre route romaine (via Appia, via Appienne) relie Rome à Brindisi, le plus important port de commerce avec la Grèce et l'Orient.
Commencée en 312 av JC par le consul Appio Claudio afin de relier Rome aux provinces méridionales, rapprocher la capitale de l'Empire de l'Afrique et l'Orient, d'une largeur d'environ 4m, pavée de blocs basaltiques, elle était jalonnée tous les 10 km, dans certaines portions, de postes pour changer les chevaux et de lieux de restauration-repos pour les voyageurs. Construite à partir d'une voie existante, elle reliait Capoue, puis fut prolongée jusqu'à Bénévent en 190, et Brendisi au prix de travaux "romains" : ponts, canaux, jetées...
Elle devient rapidement une voie sacré, consacrée au culte des défunts,
Les premiers cimetières chrétiens y sont établis  à la fin du 1er siècle : Catacombes de San Callisto au IIe siècle, et San Sebastiano.

LA VILLA DES QUINTILI

Elle présente les ruines d'une ancienne propriété d'une riche famille romaine, les frères Quintilii, consuls en 151, figures de l'aristocratie sénatoriale et soutiens de l'Empereur Marc Aurèle, mis à mort en 182 par Commode qui confisque tous leurs biens.
Les découvertes des fouilles du XVIIIe siècle, tombes et objets historiques, sont exposés dans les musées du Louvre, du Vatican...

CIMETIERES ROMAINS CHRETIENS
Catacombe de Saint Castulo via Labicana, Cimetière de Saint Castulus, catacombe ; IVe siècle après J-C, située via Casilina -où habite Adriana FABRETTI !- à 1 km de la Porta Maggiore, à gauche de la rue du talus de la voie ferrée Roma-Napoli, trouvée intacte par Fabretti en 1672 ; aujourd'hui inaccessibile.
La petite catacombe est probablement la sépulture du martyr Castulus, sous l'Empereur Dioclésien tué en 305 après JC, d'après les Actes de St. Sébastien le mari d'Irène, la pieuse dame dont la maison avait recueilli le corps du soldat-martyr. Elle est déposée dans une galerie d'une cava di pozzolana creusée entre des piliers sous la Porta Maggiore. Le cimetière s'étend sous la vigne d'une propriété des Padri del Terzo ordre de S. Francesco. Plusieurs des galeries ont été démolies durant la construction de la voie ferrée de Civitavecchia en 1864 et sous le bombardement de 1943. La catacombe s'étend probablement sur deux plaines, mais les conditions actuelles de conservation, l'état de ruines des couloirs et cryptes, ne permettent pas de recherches ultérieures.

- DES LETTRES ET AUTRES TRAVAUX
Publiés dans Le Journal des Savants.
Le 5 janvier 1665 parait à Paris le premier périodique savant sous forme d'un bulletin hebdomadaire de douze pages, afin de faire connaître sans retard "ce qui se passe de nouveau dans la République des lettres" : le Journal des savants, bibliographie critique des ouvrages savants, compte-rendu des "nouvelles découvertes qui se font dans les arts et les sciences" .
Il connaît un succès rapide avant d'être pris en charge par les académies et la bibliothèque du Roi.

- - Encyclopédie de Diderot et d'Alembert
...il n'en est pas moins certain que la ferrure est en ufage parmi nous. On ne sait si cette pratique étoit générale chez les Romains. Fabretti, qui prétend avoir examiné tous les chevaux représentês sur les anciens monumens, sur les colonnes & sur les marbres, déclare n'en avoir jamais vû qu'un qui soit ferré.

- - Bonnets, Petases, Chapeaux
Différents chapeaux expliqués par la sculpture dans la Galerie Justinienne et d'après Fabretti.

- - Langue française
Les Celtes, originaires de l'Asie, s'appelaient Gail ou Gael, et de ce mot les Grecs ont fait Keltes, et les Romains Galli. L'Alphabet gaulois tiré de Fabretti.

- - Biblioteca Augusta
Anche qui, come negli Acta Eruditorum, sono recensiti libri di argomento vario di autori importanti: libri teologici, fisici e medici, matematici (algebra, geometria), storici e geografici, filosofici e psicologici (Fabretti). - - Pendant la République Romaine, les citoyens les plus pauvres ont été aidés par des distributions publiques de maïs, d'huile et d'argent, appelées CONGIARIUM. Ces distributions n'étaient pas destinées qu'aux adultes : l'empereur Nerva fut le premier qui en fit bénéficier les enfants, et Trajan ordonna d'en faire chaque mois aux orphelins et aux enfants des parents démunis. Ces enfants se sont appelés Alimentarii Pueri et Puellae.
Des fragments intéressants trouvés chez Velleia, près de Placentia, nous ont appris les sommes qui ont été ainsi distribuées. Ce système a continué sur une plus grande échelle sous Hadrien et Antoine, a cessé sous Commodus et Pertinax, puis a repris sous Alexander Severus, avec le nom de Mammaeani en l'honneur de la mère de l'Empereur. Nous apprenons, d'un décret de Hadrien, que les garçons bénéficiaient de ces avantages jusqu'à dix-huit ans, et les filles jusqu'à quatorze, et, d'une inscription (Fabretti), qu'un garçon de quatre ans et sept mois reçu neuf fois la distribution mensuelle ordinaire de maïs.

- - Mesure du liquide
Mesures de liquide Romaines expliquées par divers récipient en bronze de la collection Foucault et d'après Beger et Fabretti.

- - La Pierre de Chardavon
(45-N5 Alpes Haute-Provence)
Sur quelques inscriptions, les mots sont séparés par des signes en forme de coeur.
On a prétendu que ces coeurs percés étaient un signe d'affliction et de douleur ; d'après cela le Père Papebroch a voulu regarder comme un monument païen la pierre tumulaire qui couvrait le tombeau de Ste Argyris, parce que les mots qui composent son inscription sont séparés par des ornements, ainsi que l'a très bien démontré Boldetti, et que le prouvent un grand nombre d'inscriptions rapportées par Reinesius, Fabretti, et par lui-même, sont communs aux inscriptions païennes et aux inscriptions chrétiennes.

Le long de la petite route qui conduit de la vallée de la Durance au plateau de Chardavon, puis aux hauteurs du Dromon, est gravée sur la face d'un rocher connu sous le nom de peira escricha , pierre écrite. une inscription antique, la plus considérable, la mieux conservée et une des plus précieuses que les Romains ont laissées dans notre pays.
Elle rappelle la carrière et la générosité d'un très haut fonctionnaire, Claudius Postumus Dardanus, prêteur des Gaules en 412-413, qui après une longue carrière civile, s'est retiré avec ses familiers dans ce coin reculé, où il avait une propriété au nom inspiré de l'ouvrage de saint Augustin, avec qui il était en correspondance : locus cui nomen Theopoli est, "La Cité de Dieu".
Il avait doté ce domaine d'un accès viable en faisant élargir le passage, facilitant la communication de Théopolis avec la vallée de Segustero, d'une enceinte et de portes "pour la sûreté de tous" et probablement d'une église. Il faut imaginer cette citée en amont de l'inscription, gravée au point le plus étroit du défilé rocheux, sans doute sur le plateau de Chardavon.

"Claudius Postumus Dardanus, patricien, ex-consulaire de la province viennoise, ex-prêteur des Gaules, et Nevia Galla son épouse, ayant fait couper les pans de la montagne de chaque côté, ont procuré un chemin viable au lieu dont le nom est Théopolis, lieu qu'ils ont fortifié par des murs et des portes ; le travail, fait dans leur propriété particulière et destiné à servir à la sécurité de tous, a été exécuté avec l'aide de Claudius Lepidus, compagnon et frère du sus-nommé."

- - Les ruines de Pompei
Chez les anciens, chacun adoptoit une divinité familière ; les hommes avoient des génies, et les femmes des Junons. (Voyez Pline, lib. Il, cap. 4). Le nom de cette déesse se voit dans plusieurs inscriptions avec cette attribution. (Voyez Fabretti, cap. II, 71, pag. 74).

Pompéi est un village de pêcheurs, au sud-ouest de Naples, sur une petite colline près d'un cours d'eau, le Sarno. Les Grecs s'y installent au VIIe siècle, puis les Étrusques en 470, les Samnites vers 425, et la ville devient colonie romaine en 80. Dotée de nombreux monuments, résidence d'été de riches Romains, elle est endommagée par un premier tremblement de terre en 62 ou 63 après J-C, et ensevelie sous les cendres du Vésuve le 24 août (ou novembre) 79, en pleine reconstruction.
Exceptionnellement préservée sous la couche de lave et de pierres, cette cité antique de Campanie est un remarquable témoin de sept siècles d'histoire.
En 1748, à l'instigation du roi de Naples, les fouilles commencent. Elles révéleront la décoration d'édifices publics et demeures privées, l'abondance et la qualité des fresques et mosaïques, l'urbanisme (murailles, îlots rectangulaires, forum, tribune, salle du conseil, basilique, marchés, statues, thermes, amphithéâtre, villas ne dépassant pas deux étages), la vie quotidienne économique et sociale (vigne, artisanat, auberges, cabarets, lupanars, entreprises de transport). La cité abritait environ 10 000 habitants sur 40 ha construits.

- - Savantes recherches sur :
Le canal souterrain creusé sous le règne de Claude pour l'écoulement des eaux du lac Fucin
CLAUDE (Lyon 10 av JC - Rome 54) Empereur romain.
Chétif et laid, maladif, gauche et timide, de caractère faible, rejeté par sa famille ("une erreur de la nature, un être incomplet, seulement ébauché" aux yeux de sa mère !), il se consacre aux études (littérature, grammaire...), encouragé par sa grand-mère.
Nommé Empereur par la garde prétorienne après l'assassinat de Caligula en 41, gauche, timide, indécis, il envahit la Grande -Bretagne en 43, annexe une partie de la Palestine, contrôle le Royaume d'Arménie, franchit le Rhin en 51 et fonde la colonie d'Agrippine (Cologne), pacifie les rives du Danube. Il centralise l'Administration, réforme la Justice, promulgue des lois humaines en faveur des petits et faibles (assimilation du meurtre de l'esclave à un homicide, amélioration de la condition juridique de la mère de famille), assure la Police de Rome, règle le commerce des grains, étend le Droit de Cité, lance de grands travaux d'urbanisme (deux nouveaux aqueducs, l'aqua Claudia et l'Anio novus, travail énorme de 5 millions de sesterces, réfection-désensablement du port d'Ostie aux embouchures du Tibre, avec deux immenses jetées lancées en pleine mer et éclairées d'un phare pour former une rade artificielle, lac Fucin asséché).
A l'intérieur, il noie dans le sang les conspirations et tentatives d'usurpation, d'où sa réputation de cruauté.
Mais il se laisse dominer par les femmes. Déjà été marié deux fois, quand il épouse la célèbre Messaline, femme sans pudeur qui pousse l'audace jusqu'à épouser sous les yeux de son mari son amant, un noble romain. Claude la laisse assassiner par Narcisse. L'année suivante, en 49, il épouse sa nièce Agrippine dont il adopte le fils, futur Néron
Il meurt en 54, au cours d'une maladie, empoisonné par sa femme, par l'intermédiaire d'une empoisonneuse, Locuste, qui empoisonne un plat de champignons, son mets favori.
Il a composé une Histoire des Carthaginois, une Histoire des Etrusques, une Apologie de Cicéron, ses Mémoires en latin ou grec.

LAC FUCIN
Situé dans le Lazio, au milieu des Apennins, le lac Fucin est sujet à d'extraordinaires crues menaçant 13 000 habitants répartis dans 13 villages.
Pour l'assècher, Claude fait couper la montagne et creuser un canal de 3 500 pas le reliant au fleuve Lyris : 11 ans de travaux de 41 à 52, 30 000 ouvriers.
Avant de l'assécher, il y organise un combat naval. Quand les combattants crient "Salut, Empereur, ceux qui vont mourir te saluent", il répond : "Peut-être !" Après cette parole résonnant comme une grâce, plus personne ne voulant combattre, Claude se demande s'il les fait périr par le fer ou le feu,  se lève, fait le tour du lac d'un pas chancelant et ridicule, tantôt menaçant, tantôt exhortant et les décide à combattre.
Deux flottes, l'une sicilienne, l'autre rhodienne, de douze trirèmes chacune (19 000 hommes), s'élancent l'une contre l'autre au son de la trompette d'un triton d'argent surgi au milieu du lac .
L'Empereur, en brillant manteau militaire, et Agrippine en chlamyde tissue d'or, président au spectacle.
Les rives, les collines se remplisent d'une multitude venue des municipes les plus proches et de Rome même, poussée par la curiosité.

Mémoire sur la topographie du Latium
Le Latium, région historique d'Italie centrale, en bordure de la mer Tyrrhénienne, habité depuis le IIe millénaire par les Latins, subit la domination étrusque. Pour lutter contre celle-ci, une trentaine de cités forment la Ligue latine. Au IVe siècle av. J.-C., Rome soumet le Latium et les habitants deviennent citoyens romains.
Drainé par le Tibre au nord et le Garigliano au sud, cette région fascinante -qui s'ouvre dans un alignement nord-ouest sud-est de collines volcaniques enserrant de magnifiques lacs de cratères (Bolsena), s'appuie à l'est sur les hauteurs calcaires de l'Apennin central (Terminillo 2213m) aux pentes éboulées, et ourlée de lagunes, s'étire en plaine littorale marécageuse- offre une grande variété de paysages : vastes plages, grandes pinèdes, monts, collines douces et plaines étendues, riche en monuments artistiques elle évoque une longue histoire extraordinaire.
Tarquinia, Cerveteri e Tuscania, des nécropoles et musées rappellent l'ancien peuple mystérieux des Etrusques (VII-VIe siècle av. J.-C.) qui a dominé l'Italie centrale avant l'ascension de Rome dont les témoignages et ceux des époques successives sont nombreux dans les cinq provinces et chefs-lieux, Rieti, Viterbe, Latina et Frosinone (parc national des Abruzzes) : la Villa Adriana splendide et somptueuse de Tivoli (où se trouve également la Villa d'Este datant de la Renaissance), le Palais Barberini du XVIIe siècle de Palestrina et la Cathédrale d'Anagni.
Le caractère grandiose de la religiosité romaine s'y projete en dehors de Rome : Abbayes du Mont Cassin, de Casamari, de Fossanova et monastères de Subiaco, lieux chers à Saint Benoît de Nursie.

Véies (vé-i)
Cité étrusque abandonnée après l'Antiquité, dans l'oubli jusqu'à sa redécouverte au XVIIe siècle par Raphaël Fabretti, se trouve près du petit village d'Isola Farnese, à la frontière sud de l'Étrurie, dans la "campagne falisque", à 16 km au nord de Rome. Puissante cité étrusque, considérée comme la plus riche des villes de la Ligue, réunion de douze cités étrusques en dodécapole, en guerres incessantes avec Rome pendant plus de quatre siècles, elle tombe aux mains du général Camille en -396 après un siège de dix ans.
* IXe s av. J.-C. : Âge du fer, premières traces, apparition de la civilisation étrusque
* VIIIe s : Inhumation entre des dalles de pierres formant un sarcophage rudimentaire. Urnes-cabanes en bronze laminé. Objets en bronze, céramique d'impasto de formes grecques. Armes et boucles de ceinture décorées de motifs géométriques raffinés orientalisant. Maisons de pierre
* VIIe-IVe s : Guerres avec Rome (-396)
* -390 : Premier affrontement entre Celtes et Romains. -388 : Prise et sac de Rome par le Gaulois Brennus. Marcus Manlius Capitolinus, alerté par les oies, sauve la citadelle du Capitole. Pressé par la famine, les Romains capitulent. Le tribun Sulpicius offre mille livres d'or à Brennus en échange de son retrait. Les poids des Gaulois sont pipés, Sulpicius conteste, Brennus ajoute son épée sur la balance (Vae victis !)
- Vestiges des fondations du temple-sanctuaire de Portonaccio lié à la présence d'une source, à l'extérieur des murs de la ville, sur un replat dominant un petit cours d'eau, bâti au VIe s av. J.-C.. La célèbre statue en terre cuite de l'Apollon de Véies, exposée au musée de la villa Giulia à Rome, y a été découverte en 1916
- Tumuli et tombes, creusés dans la roche, notamment la grotte Campana, chambre funéraire découverte en 1843, qui révéla les premières fresques étrusques connues
- Tombe des canards (tomba delle anatre), découverte en 1958, remarquable par son ancienneté, -680/-670. Elle doit son nom à la fresque située sur la paroi du fond de la chambre funéraire
- 31mai 2006, découverte à Grotta Gramiccia de la plus ancienne tombe étrusque peinte connue à ce jour, VIIe s  -690/-680. Un corridor mène à une pièce basse carrée qui présente sur ses murs deux niveaux de fresques murales, des oiseaux aquatiques ou migrateurs en partie supérieure et des félins ou lions, gueule grande ouverte et attitude menaçante, en partie basse, d'où le surnom de tombe des lions rugissants. La tombe est certainement celle d'un prince ou personnage de rang social élevé incinéré. Mobilier intéressant, céramiques, fibules, bijoux, épée et vestiges d'un char de guerre à deux roues présentant des motifs décoratifs dans le couloir. De longs tunnels mènent jusqu'à un tertre de la ville
En 1997, la région du Latium a créé le Parc Naturel Régional de Véies, 15 000 ha de plateaux en tuf, canaux d'irrigation, pentes recouvertes de bois touffus, éléments caractéristiques de la structure géomorphologique de l'Étrurie méridionale.

Lettre sur la Lex regia
Sonnets (ouvrages de Crescimbeni)
Observations sur l'àge du manuscrit de la Bible (bibliothèque des moines de Saint- Paul, à Rome)

On lui doit aussi :
Inscriptions latines sur des monuments de Rome
Légendes de médailles d'Innocent XI, Alexandre VIII et Innocent XII

Bibliographie

"Vita di Raffaello Fabretti Urbinate" Giovanni Mario Crescimbeni (1663-1728) - 1708, d'après une oeuvre de l'Abbé urbinate Domenico Riviera

L'abbé Marotti, dans Viine illustrium Italorum, d'Ange Fabroni

Opere varie italiane e francesi - Ennio Quirino Visconti, raccolte e pubblicate per cura del Dottor  Giovani Labus - MDCCCXXX

Mario Luni
RAFFAELLO FABRETTI "ARCHEOLOGO" URBINATE
PRINCIPE DELLA ROMANA ANTICHITÀ
Urbino 2000 - Contributi di Franco Negroni - Editore Accademia Raffaello
Acclude la ristampa anastatica della "Vita di Raffaello Fabretti Urbinate", a cura di Domenico Riviera e Giovanni Mario Crescimbeni.

Danilo Mazzoleni (a cura di), Raffaele Fabretti, archeologo ed erudito. Atti della Giornata di Studi, 24 Maggio 2003, Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana, Città del Vaticano, 2006, ISBN 8885991408

http://www.treccani.it/

LES PAPES - CHRONOLOGIE

Paul V         1605     1618 naissance de Raffaele
Grégoire XV     1621     1622 naissance d'Adrien Auzout
Urbain VIII     1623     naissance de Pascal - 1626 naissance de Christine de Suède - 1630 Miserere d'Allegri - 1636 Raffaele passe son doctorat -
            1639 Basilique de Rome, Vendredi Saint, première du Miserere - 1642 mort de Galilée
Innocent X     1644     1646 naissance de Leibniz - (Raffaele revient d'Espagne) - 1650  mort de Descartes - 1652 mort de Gregorio Allegri (1582)
Alexandre VII     1655     arrivée de Christine à Rome - 1656 épidémie de peste - 1662 mort de Pascal
Clément IX     1667     1668 Adrien Auzout part en Italie
Clément X     1670     1674 création de l'Accademia Reale
Innocent XI     1676     Raffaele est vicaire - 1680 De aquis... - 1683 De Columna...
Alexandre VIII     1689     mort de Christine - 1690 visite de Leibniz - collection d'inscriptions - création de la Société Arcadienne
Innocent XII     1691     Raffaele garde les archives secrètes du "Vatican" - 1699 Inscriptionum...  - mort d'Adrien Auzout
Clément XI     1700     mort de Raffaele

Le Miserere d'Allegri

Basilique de Rome, Vendredi Saint (crucifixion du Christ) 12 avril 1639. Office des Ténèbres. Urbain VIII et les cardinaux sont agenouillés. La lecture des quatorze premiers psaumes de l'Ancien Testament débute, alors qu'une à une on éteint quatorze des quinze bougies d'un chandelier. Lumière dans l'obscurité, éclairant seule l'office, la quinzième est le symbole du Christ dont la mort plongea les hommes dans les ténèbres. Elle est cachée derrière l'autel alors qu'un chœur en deux parties (quatre et cinq voix) entame le Miserere de Gregorio Allegri (1582-1652) (concours remporté vers 1630). Chaque partie précédée d'une monodie grégorienne, stile antiquo (a cappella "à la manière de la Chapelle", sans instruments interdits durant les Offices des Ténèbres) (choeur sans accompagnement instrumental)
Soudain, le chœur frappe le sol à l'aide de chapelets pour reproduire un tremblement de terre qui chasse les derniers démons. Le cierge réapparaît, silence total, la bougie est éteinte, le clergé se retire, les autres cierges sont rallumés
Manuscrit jalousement gardé par le Vatican qui avait interdit de le transcrire, le jouer ailleurs qu'en ces lieux sous peine d'excommunication. Nous sont parvenues une copie "light" pour l'Empereur d'Autriche, en 1770 une retranscription de mémoire par Mozart âgé de quatorze ans, mais n'incluant pas les ornements baroques qui en faisaient la beauté, une copie d'après original, offerte à Napoléon, deux transcriptions, une en 1831 de Mendelssohn, l'autre en 1840 d'Alfieri. L'œuvre originale s'est perdue ?

"Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi
Contre Toi, et Toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait
Ainsi, Tu peux parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire
Moi, je suis né dans la faute, j'étais pécheur dès le sein de ma mère
Mais Tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, Tu m'apprends la sagesse
Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige
Fais que j'entende les chants et la fête : ils danseront, les os que Tu broyais
Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés
Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit
Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton Esprit Saint
Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne
Aux pécheurs, j'enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera ta justice
Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange
Si j'offre un sacrifice, Tu n'en veux pas, Tu n'acceptes pas d'holocauste
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; Tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé
Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem
Alors Tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ; alors on offrira des taureaux sur ton autel"


LIENS

https://jjfabretti.blog4ever.com (Généablog)

    De Aquis...
http://www.iath.virginia.edu/rome/fabretti/index.htm
http://www.archive.org/stream/raphfabrettigasp00fabr#page/n5/mode/2up (consultation)
http://www.e-rara.ch/zut/content/titleinfo/1626461 (téléchargement)
    De Columna...
http://www.uic.edu/depts/lib/projects/resources/_iasi/columna.html
http://books.google.fr/books?id=1zVEAAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=Columna+Traiani&hl=fr&sa=X&ei=MmiuUdTjGZSDhQfcs4DgBA&ved=0CCQQ6AEwAA#v=onepage&q=Columna%20Traiani&f=false (consultation)
https://archive.org/details/raphaelisfabrett00fabr (téléchargement)


18/03/2008

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour