La Croix 02 - La Passion - Evangiles - Déposition
LA CROIX
02
La Passion - Évangiles - Déposition
La Passion du Christ
Événements précédant et accompagnant la mort de Jésus. Évangiles synoptiques, selon Jean, textes apocryphes.
Le Chemin de Croix
Le chemin de Croix trouve son origine à Jérusalem, IVe s, des pèlerins souhaitant commémorer la Passion du Christ en parcourant la Via Dolorosa
jusqu'au Golgotha, chaque année à Pâques. Aucune certitude quant au parcours, témoignages de plusieurs chemins de croix concurrents.
La sauvegarde de la Via Dolorosa et du tombeau du Christ sont une des raisons des croisades.
La Via Dolorosa connaît, durant des siècles, plusieurs itinéraires, nombre de stations (7 à 18), départ et arrivée non déterminés, à rebours.
1342, le pape Clément VI confie la garde des Lieux Saints aux Franciscains qui mettent en place la base du chemin de croix actuel.
Sous l’influence de Saint-Bernard, puis de Saint-François, des livrets de dévotion subdivisent le récit de la Passion en scènes distinctes.
XVe s, représentation par de nombreux artistes : sculpteurs, enlumineurs, maîtres verriers, peintres.
1731, Clément XII publie des Avertissements, prescriptions strictes sur l’érection des chemins de croix, leur forme et pratique, fixe le nombre à 14.
Pâques
de l’hébreu pesah passage, en grec paskha et latin pascha.
Fête la plus importante et la plus ancienne du christianisme, IIe s, elle commémore la Cène, la Passion et la Résurrection de Jésus 3 jours après,
victoire de la vie sur la mort.
La Pâque juive commémore la sortie d'Égypte.
XVIe s, en Alsace et certaines régions d'Allemagne, on confectionne un biscuit en forme d’agneau offert aux enfants à la sortie de messe.
On décore les maisons avec les œufs apportés par le Lapin de Pâques, symbolisant fertilité, renouveau, germination, fécondité, lumière.
Selon une légende allemande, une pauvre femme, ne pouvant offrir de douceurs à ses enfants, décora des œufs qu'elle cacha dans le jardin.
Les petits, apercevant un lapin, crurent qu'il les avait pondus.
En Belgique, Italie, partie de la France, les œufs sont apportés par les cloches de Pâques.
Selon une tradition chrétienne, VIIe s, les cloches restent silencieuses en signe de deuil à partir du Jeudi-Saint. On rapporte aux enfants
qu'elles sont parties à Rome se faire bénir et reviennent à Pâques en semant des œufs sur leur passage. Égyptiens et Romains offraient
des œufs peints au printemps, symbole de vie et renaissance. L'Église ayant interdit au IVe s d'en manger pendant le Carême, on les décorait
et offrait le jour de Pâques.
Le calcul grégorien de la date met en correspondance le cycle solaire donnant les dimanches de l'année, et le cycle lunaire les Nouvelles Lunes.
On détermine le dimanche immédiatement après le quatorzième jour de la Lune qui tombe ou suit le 21 mars.
La fête de Pâques est donc le dimanche qui suit la première lune du printemps, entre le 22 mars et le 25 avril.
2025 20 avril - 2026 5 avril - 2027 28 mars - 2028 16 avril - 2029 1er avril...
Jésus, à Jérusalem, fête la Pâque (Jean)
La Cène (Luc)
Jésus lave les pieds de ses apôtres (Jean)
Les 14 stations du Chemin de Croix, à l’origine les Jeudi et Vendredi Saint :
1e Jésus est condamné à mort / Jésus au Jardin des Oliviers (Luc)
2e chargé de la croix (Jean) / trahi, livré par Judas (Marc)
-3e tombe sous le poids / Il est condamné par le Sanhédrin
-4e Il rencontre Marie / Pierre le renie (Luc)
5e Simon de Cyrène l'aide. Selon Marc, Matthieu et Luc, Simon, rentrant des champs, est réquisitionné pour porter la croix de Jésus ou l'aider.
Jean mentionne que Jésus l'a portée / Jésus est jugé par Pilate
-6e Véronique essuie son visage / Jésus flagellé et couronné d’épines
-7e Il retombe / est chargé de la croix (Jean)
8e rencontre les femmes de Jérusalem / Simon de Cyrène, rentrant des champs, est réquisitionné pour porter la croix de Jésus
ou l'aider (Marc Matthieu Luc). Jean mentionne qu'Il l'a portée.
-9e tombe pour la 3e fois / Il rencontre les femmes de Jérusalem
*10e Jésus est dépouillé de ses vêtements / Jésus crucifié
*11e attaché à la croix / promet Son royaume au bon larron
*12e Mort de Jésus (Luc) / confie sa mère au disciple
*13e descendu de la croix et remis à sa mère / Il meurt sur la croix
*14e Il est mis dans le sépulcre (Marc) / est mis au tombeau
1958 centenaire des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes, une 15e station est ajoutée "Avec Marie dans l'espérance de la Résurrection"
* stations tirées de scènes de la Bible
- aucun ancrage dans les Évangiles
/ 1991 Jean-Paul II, soucieux de vérité et base solide, supprime les stations
sans référence biblique : chutes, rencontres avec Marie et Véronique
Simon de Cyrène, né en Libye, "le noir" ?, chrétien ?, crucifié à la place de Jésus selon certains courants gnostiques ?
Véronique, femme pieuse de Jérusalem, par compassion, essuie avec son voile le visage de Jésus... par miracle imprimé.
Les images relevées sur le Saint-Suaire démontrent le port du patibulum :
- blessures à l’épaule droite, appui sur l’omoplate gauche.
- chutes sur le genou droit, la poutre retombe en écorchant l’épaule droite, l’omoplate gauche.
Arrivé au lieu du supplice, le condamné est déshabillé, étendu en travers du patibulum, les mains clouées au poignet, levé, hissé sur le stipes,
pied gauche sur le droit.
Couronne d’épines, flagrum, hémorragies, faim, soif intense, asphyxie par paralysie respiratoire.
Flagrum
La légende du quatrième clou
Deux soldats romains doivent acheter quatre clous pour l’exécution. Ils en boivent la moitié, entrent chez un forgeron juif. "Forge-nous quatre clous,
pour crucifier le Christ". Refus, les soldats le transpercent, lui brûlent barbe et cheveux.
Deuxième forgeron juif. "Forge-nous quatre grands clous". L'homme obtempère lorsqu'il entend son confrère mort : "Ne forge pas ces clous,
compagnon, c'est pour crucifier le Christ". Les soldats le tuent, mais n'ont pas de clous. Ils cherchent et aperçoivent un tzigane qui vient de forger
trois grands clous. Les soldats s'en emparent : "Il nous en faut un autre, vite !". Le Tzigane va pour obéir quand il entend les deux forgerons morts.
"C'est pour crucifier le Christ". Pris de peur, il se sauve à toutes jambes, abandonnant les trois clous, ceux de la croix.
Il retrouve forge et travail, mais au premier coup de marteau, apparaît le quatrième clou, comme un reproche. Il s'enfuit... en vain, partout poursuivi
par le clou, comme ses enfants et petits enfants...
C'est pourquoi les fils du vent marchent sans fin ni trêve".
D'après Nonnus, on se servit de chaînes pour lier les bras, de cordes pour Saint-Hilaire.
Pour la crucifixion la plus simple, crux simplex, le condamné est attaché ou cloué sur un simple mât de bois (stipes crucis), fiché dans le sol.
Quelquefois, une barre latérale (patibulum) donne une forme de T ou de croix, comme Jésus.
Les clous sont plantés en retrait des poignets (radius) et non dans les paumes de la main, pour que les bras résistent à la traction du corps,
les pieds cloués ou attachés et, parfois, une sedula (petit siège) sur lequel le crucifié pouvait s'asseoir, soulage le poids du corps.
Présent dans l'iconographie au VIIe s, le suppedaneum n'est pas attesté, mais la sedula oui.
Pour hâter la mort, on brise les jambes, comme les deux larrons.
En 1968, lors de fouilles archéologiques à Jérusalem, on met au jour deux talons rivés l’un à l’autre par un clou de fer de 18 cm,
d’un crucifié du Ier siècle, jambes brisées, cloué au radius droit.
Espace de Jéhohanan
Évangiles
"Bonne nouvelle". Synoptiques, que l'on peut présenter en colonnes pour les comparer.
Aucune preuve que les quatre Évangiles canoniques supposés de Matthieu, Marc, Luc et Jean, soient les originaux.
Non signés, on peut affirmer que les auteurs furent anonymes, leurs noms attribués par les générations suivantes.
On ne possède plus les originaux écrits. 12 000 copies manuscrites, 150 000 variantes. Sachant qu'un bon copiste fait en moyenne une faute
toutes les vingt lignes...
Deux sortes de manuscrits, parchemins, papyri :
- parchemins manuscrits sur peaux d’animaux, réunis en codex (livres). Manuscrits de la Mer Morte IVe s av J-C. Nouveau Testament IVe s.
- papyri manuscrits sur matière végétale. Nouveau Testament.
Des 2600 codex (recueil de textes anciens) des Évangiles des IVe Xe s, on a élaboré le texte critique de la Bible, considéré identique
dans sa substance au texte original.
Quant aux dates de création :
- Évangile de Marc date de fin 60 ou début 70, de Matthieu et Luc 80-90, Jean 95-100
- 40 ans sépare la mort de Jésus de la rédaction du premier évangile
- D'après l’abbé Carmignac (rétrotraduction grec vers sémitique), ils seraient beaucoup plus anciens, avant l’an 50 pour Matthieu, Luc et Marc,
avant 70 (ruine de Jérusalem), 64-65 (persécution de Néron)
Saint-Matthieu, connaissances du pays, écrit pour des juifs convertis.
Saint-Marc, juif palestinien disciple de Pierre, écrit pour des Romains.
Saint-Luc, de culture grecque cultivé médecin. Évangile et Actes des Apôtres (62).
Saint-Jean, juif connaissant la Palestine et Jérusalem, familier de Jésus, "le disciple que Jésus aimait".
Deux Apôtres ont fréquenté de près Notre-Seigneur, Matthieu et Jean, deux disciples d’Apôtre, Marc disciple de Pierre, Luc disciple de Paul.
Aucun évoque l'âne et le bœuf, la grotte, des miracles que Jésus aurait réalisés dans son enfance.
En 360, le concile de Laodicée arrête une liste définitive parmi tous les écrits, distinguant les livres canoniques (du grec canon norme règle)
des apocryphes (du grec caché, plus tard non reconnu) : Protévangile de Jacques, Évangile du pseudo-Matthieu, Histoire de Joseph le Charpentier,
Évangile de Thomas... qui apportent précisions, aspects de doctrine, merveilleux populaire, faits et paroles cachés pour une élite de croyants.
Les 4 évangélistes
Symbolisme selon la vision d'Ezéchiel
Matthieu homme ailé ou ange généalogie de Joseph Incarnation eau
Marc lion le lion rugit dans le désert Victoire Résurrection feu
Luc taureau Zacharie Sacrifice Passion terre
Jean aigle Verbe St-Esprit Pentecôte air
Quatre êtres vivants remplis d’yeux devant et derrière, placés aux pieds du Trône de Dieu, "le premier semblable à un lion, le deuxième à un veau,
le troisième à la face d’un homme, le quatrième à un aigle qui vole".
Matthieu
Matthieu ou Lévi, "don de Yahvé", juif lié à la Galilée, percepteur d'impôts (Hérode), douzième apôtre.
Il convient de dissocier l'apôtre Matthieu et les auteurs de l'Évangile, probablement composé dans les années 80, à partir d'une version
de l'Évangile selon Marc, et les paroles de Jésus. Aucune information dans l'historiographie. Mort en 61 ?
Jésus nouveau Moïse interprète et radicalise la Loi.
Marc
Marc, Jean-Marc ?, proche des apôtres Pierre et Paul, dont l'Évangile a probablement été écrit par un auteur anonyme. Il était d'usage,
pour les Juifs, de porter un double prénom, sémitique tel que Jean et gréco-romain tel que Marc, les deux plus courants.
Jésus libre refuse d'être le Messie politique et royal que les Juifs attendent.
Évangélise Alexandrie, y fonde une église et la première école chrétienne. Mort en 68 par pendaison.
Luc
Famille grecque païenne d'Antioche. Étudie la médecine, pratique, se convertit et devient disciple de Saint-Paul.
"Clair", auteur de l'Évangile et des Actes des Apôtres, homogénéité littéraire et théologique entre ces deux volets d'une même œuvre.
Bon Samaritain.
Jean
Frère de Saint-Jacques le Majeur, pêcheur, disciple de Saint-Jean le Baptiste et ami de Saint-Pierre, accompagne Jésus, est présent
lors de la Dernière Cène. "Le disciple bien-aimé" accueille chez lui et prend soin de la Vierge Marie.
Appelé à Rome par l'empereur Domitien. Retourne à Éphèse où il passe le reste de sa vie (+104).
Évangile, trois épîtres, l'Apocalypse.
Lien étroit Jésus-Dieu. Jésus est le Verbe, la Parole de Dieu. Dimension symbolique des événements, des "signes".
Noces de Cana, rencontre avec la Samaritaine, lavement des pieds.
Descente de croix, déposition
La Descente de croix est l'enlèvement du Christ de la croix, la Déposition la représentation du corps, précédant la Mise au tombeau.
Le soir de la Crucifixion. Joseph d'Arimathie sollicite l'autorisation d'emporter le corps à Ponce Pilate, qui, étonné d'une mort si rapide,
demande confirmation à Longin qui perce le côté droit de Jésus avec la Sainte Lance. Joseph achète un linceul, Nicodème apporte un baume.
Déposition ou Descente de croix Rogier Van der Weyden 1435
Le corps du Christ est tenu sous les aisselles par Nicodème et Joseph par les pieds, Marie-Madeleine à ses cotés.
À gauche, soutenue par Saint-Jean l’Évangéliste, la Sainte-Vierge.
La lecture des écrits apocryphes hindous et esséniens nous apprend, avec une forte probabilité, que Jésus a survécu à la crucifixion.
Jésus a été crucifié à la 3e heure et mort à la 6e (Marc). Il serait resté 3 ou 6 heures... les crucifiés agonisaient une semaine à 10 jours.
3 théories :
- Jésus n'aurait pas été crucifié, aurait quitté la Palestine pour se réfugier à Damas, Empire Perse, jusqu'aux rives de l'Indus, Pakistan actuel.
Il aurait voyagé en Turquie, Irak, Afghanistan, Cachemire (plusieurs travaux archéologiques le confirmeraient), Inde, Tibet...
- il aurait été crucifié mais ne serait pas mort, mais tombé en catalepsie, coma d'épuisement, déshydratation.
Joseph l'a fait soigner dans le plus grand secret. Après son rétablissement, Jésus partit avec mère et sa compagne Marie-Madeleine à Damas
Le Père de l'église, Irénée, dans son livre "Contre les hérésies", dit que Jésus a vécu vieux en Asie, jusqu'au temps de l'empereur Trajan (98).