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"Le Père Valade" (maj 19/08/2014)

Henri Valade, troisième mari de ma grand-mère Virginie, se prénommait en réalité, comme bien souvent en généalogie, d'un autre prénom, Léonard.
D'habitude, on prenait le deuxième ou troisième, pour des raisons de préférence personnelle ou de commodité, dans le cas, rencontré, ou la fratrie est mêmement prénommée !
Mais pas là. Alors ?
Internet, outil capable du pire et du meilleur, donne peut-être la clé du mystère, dont le grand-père n'a jamais parlé :
VALADE Henri, André, Clément °28/07/1911 Tulle (Corrèze) +29/12/1944 Struthof (Bas-Rhin)
Dates et lieux correspondent. Henri et Léonard étaient-ils de la même famille ? Léonard a t-il pris le prénom Henri à cause des évènements ? Un problème de conscience, étant sorti vivant de l'enfer du Monte Cassino ? D'où son intérêt "oenophile" ? Faconde et mémoire d'éléphant, certes, mais plus "littré" que lettré, le grand-père !

Too much le tableau ? Seules des recherches plus poussées permettraient de trancher. Mais nous avons d'ores et déjà deux nouvelles pièces archivées dans le dossier généalogie :


* Struthof
1er mai 1941, au lieu dit « le Struthof » commune de Natzwiller, département du Bas-Rhin, Alsace annexée, les nazis ouvrent un camp de concentration, le KL*-Natzweiler, seul camp de concentration sur le territoire français. 70 camps annexes, des 2 côtés du Rhin.
Lieu de travail et expérimentations médicales des professeurs nazis de l'Université du Reich de Strasbourg.
Après l'Armistice du 22 juin 1940, l'Alsace et la Moselle sont annexées par le IIIe Reich, des fonctionnaires du Reich nommés pour diriger les administrations, la monnaie et le droit coutumier germanique imposés, les usines et les mines « germanisées » et l'usage du français interdit. À partir de 1942, les Alsaciens et les Mosellans sont astreints au service militaire obligatoire, dans la Wehrmacht.
Himmler, chef de la Gestapo et de la police, et Oswald Pohl, chef de l'Office principal d'administration et d'économie de la SS (WVHA), veulent créer des camps à proximité des carrières afin d’y exploiter les déportés, comme à Mauthausen ou à Flossenbürg, à travers la Deutsche Erd und Steinwerke (DEST), entreprise minière SS créée par Himmler en 1938. C'est pour son filon de granit rose que le site est repéré en septembre 1940. Les premiers déportés arrivent les 21 et 23 mai 1941. Ils construisent les premières baraques. Le camp est achevé en octobre 1943.
Sévices, maladies, épuisement, mort, blessures dues aux coups, morsures des chiens, coups de fouet sur le chevalet de bastonnade, peine d'enfermement. Les déportés ayant tenté une évasion ou soupçonnés de tentative encourent la peine de mort : pendaison ou peloton d'exécution. Tous finissent dans le four du bloc crématoire.
Expériences « médicales » dans le cadre des travaux de la Reichsuniversität, l'université du Reich à Strasbourg, et de l'administration SS Ahnenerbe, rattachée à l'état major de Himmler à Berlin. Les auteurs et coupables de ces expérimentations : August Hirt, professeur d'anatomie de renommée internationale, Otto Bickenbach, professeur de médecine, spécialiste des gaz de combat et Eugen Haagen, virologiste, découvreur d'un vaccin contre le typhus (candidat au prix Nobel de médecine 1936). Expériences sur l'ypérite, gaz moutarde, et le gaz phosgène
La chambre à gaz est créée en 1943, afin de procéder à des expériences médicales.
Dans les premiers jours de septembre 1944, devant l'avance des armées alliées, les nazis évacuent, les déportés étant transférés vers Dachau. Quelques-uns restent à Natzweiler sous la garde d'SS. Le 23 novembre, jour de la libération de Strasbourg, l'armée américaine pénètre dans le camp.
Sur 52 000 personnes déportées entre 1941 et 1944, plus de 20 000 sont mortes. Elles proviennent de tous les horizons. Déportés politiques, Juifs, Tziganes, homosexuels… Polonais, Soviétiques et Français (1/4 d'Alsaciens-Mosellans), Belges, Norvégiens, Luxembourgeois, Allemands, Grecs, Yougoslaves, Tchèques, Autrichiens, Lituaniens, Néerlandais, Italiens et Slovènes…
Forçats au service du IIIe Reich, ils travaillent le jour de 6 h à 18 h ou la nuit de 18 h à 6 h, à la carrière, à l'extraction de pierres ou de gravier. À partir de la fin de l'année 1942, ils sont affectés à la réparation de moteurs d'avion pour la Luftwaffe. Mi-1943, les déportés commencent à construire la Kartoffelkeller (cave à pommes de terre), bâtiment en béton semi-enterré dont on ne peut attester de l'utilisation.

* Monte Cassino
La bataille du Monte Cassino est une série de quatre batailles de janvier à mai 1944, par les Alliés contre les Allemands pour faire la jonction avec les forces débarquées et occuper Rome.
Débarquement en Sicile en septembre 1943, débarquement en Calabre et prise de Naples.
République fasciste dans le nord de la botte, la république de Salò, dirigée par Mussolini.
Solide dispositif de défense, fortifications utilisant les sommets des Apennins comme rempart. La plus redoutable est la ligne Gustav sur la région montagneuse des Abruzzes, verrou le Monte Cassino.
Il faut la rompre pour atteindre Rome. Les Alliés engagent 4 divisions blindées, 19 divisions d'infanterie, 300 000 hommes. Les Allemands, 5 divisions de Panzers, 10 divisions d'infanterie, 100 000 hommes.
Début janvier, les Alliés lancent 3 000 bombardiers contre les voies de communication. Le 15, le 2e corps américain prend le mont Trocchio avec le corps expéditionnaire français (CEF), composé de troupes de l'Armée d'Afrique, engagé sur le front d'Italie depuis décembre 1943.
Le 17 commence la première bataille. Le CEF opère une attaque de diversion pour déborder Cassino par la montagne au nord-est, tandis que le 2e corps américain marche sur Cassino et Sant'Angelo, pour préparer le débarquement à Anzio-Nettuno, le 22.
Début février, les Allemands ont reconquis la majeure partie du terrain perdu.
Le CEF n'a pas pu s'emparer du mont Santa Croce et du Carella, mais a enregistré de nombreux succès : prise de La Selva, de la Costa San Pietro (1 450 m), d'Acquafondata et de la Monna Casale (1 220 m). En deux mois, la 2e DIM et la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA), appuyées par deux groupements de tabors marocains (GTM), ont avancé de plus de 15 km à certains endroits, capturé 1 200 prisonniers. Les tirailleurs nord-africains ont rompu la ligne au Belvédère.
Du 15 au 18 février se déroule la deuxième bataille. La 4e division indienne et la 2e division néo-zélandaise veulent prendre d'assaut le Monte Cassino, s'emparer de la gare. Bombardement du monastère, rasé par 420 t de bombes. Le mauvais temps neutralise les mouvements durant 3 semaines.
Du 11 au 19 mai, troisième et quatrième batailles, les Français et Polonais. Offensive générale à 23 h. Assaut redoutable. Dans la matinée du 13 mai, ruée des tirailleurs marocains. Ils passent et avancent à "un train d'enfer".
Dans le même temps, les Polonais mènent la quatrième et ultime bataille. Ils prennent le monastère le 18. Ils avaient aménagé de nuit des chemins et routes pour acheminer en secret équipements et munitions au plus près. Un chant polonais "Les Coquelicots rouges du Mont Cassin" dit que les coquelicots y seront toujours plus rouges, abreuvés du sang des Polonais.
Les Alliés ont perdu 115 000 hommes, les Allemands 60 000.
L'ensemble des monts est aux mains de l'armée française, qui a réussi là où les alliés avaient échoué : faire sauter le verrou de Cassino et ouvrir la route de Rome. Le 4 juin, la capitale est libérée.
Les Goumiers du Corps expéditionnaire français ont été accusés de crimes de guerre perpétrés au cours de cette campagne : destruction de villages, vols et violences, viols et assassinats (2 000 femmes violées, 700 hommes tués), en deux jours.
De ces événements viennent les expressions populaires italiennes "marocchinate" (violé(e)s par des Marocains) et "marocchinare", et un roman d'Alberto Moravia, La Ciociara.
Coupables "passe-partout", les Marocains ne sont pas les auteurs de toutes ces atrocités, qui impliquèrent des GI's. Les Allemands auraient également fait endosser leurs propres crimes.
17 000 viols commis par les GIs pendant les campagnes de France et d'Allemagne entre 42 et 45, 2 000 000 de 44 à 45 (dont 100 000 pendant la bataille de Berlin) par l'Armée soviétique (estimation).



19/06/2014

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