Généalogie Fabretti-Delarasse / Musique / Santé

 

Caterina VENERIO mia nonna
Date de naissance

Peu de choses sur ma grand-mère...
Des témoignages :

(Rinaldo) Mon père allait toujours voir sa sœur, moi aussi je me souviens d'elle, elle est venue quelques fois à Fumay.
Quant à tante Caterina, ta grand-mère, elle est venue au Clos-Roland ; je me rappelle très bien, j'étais au lit avec une rougeole, elle m'a pris par le bras,
tiré par les pieds et dit combien j'étais grand. Elle est venue encore une autre fois, et mon père est allé la voir plus d'une fois aussi. Un train en manœuvre
a pris en plein tante Caterina alors qu'elle traversait le chemin de fer avec un enfant qu'elle a pu sauver en l'écartant. Mon père, averti tout de suite
est parti à Aubergenville une semaine pour l'enterrement et aider les deux fils.
 
(Elida) Je me rappelle lorsque l'oncle Emilio, ton grand-père, et sa femme Caterina Venerio ta grand-mère, sont partis en France avec leurs deux enfants
Luigi et Augusto. Quand ils habitaient encore à Nimis j'allais souvent chez eux. La tante Caterina était ma marraine et de France m'envoyait toujours
des vêtements.
 
(Sonia) Elle (Elida) a de beaux souvenirs de ta mémé, de ton père, et de tes oncles ; de ton nonno elle ne se rappelle pas beaucoup parce que probablement
il était au loin à travailler. Après l'école elle allait jouer à la maison de ta mémé avec ses cousins, et pense que le souvenir qu'a ton papa du fromage "parmisan"
soit un souvenir de ces jeux. Elle jouait en effet à la maman préparant le déjeuner pour ses fils (ses cousins) et probablement mettait le fromage dans le plat.
Ton oncle Luigi connaissait Caterina Fabretti qui habitait à Nimis, ma tante, la sœur de ma maman ; il connaissait bien ta famille. Il disait que ta mémé Caterina
était une personne très bonne."
 

Le second objet-témoin de la famille, avec l’accendino, un chauffe-lit ou thermos ? en cuivre, cylindre cannelé de 9 cm de diamètre
sur 27 de haut, à sommet bombé et bouchon fileté à anneau de 4 cm.

 
Comment est morte ma grand-mère Maria Cattarina (2 octobre 1892 Nimis - 3 juillet 1938 Aubergenville) ?                   

D’après le Journal de Mantes du 6 juillet 1938 :

“Une femme tuée au passage à niveau d’Aubergenville
Une machine haut le pied du dépôt de Mantes passait, le 3 juillet, vers 11h05, en gare d’Aubergenville, se dirigeant vers Mantes.
Le passage à niveau était fermé.
Tout à coup on entendit un cri poussé par une femme, Mme Céline Fabretti, 46 ans, demeurant au quartier de la Gare.
Cette femme, en traversant le passage à niveau par le portillon, avait été happée par la machine et projetée à une vingtaine de mètres.
Elle avait été tuée sur le coup.”

Haut Le Pied (HLP) désigne un train constitué par une ou deux machines ou avec un ou deux véhicules (très souvent une loco seule).

- A l'époque des diligences, il y avait accroché derrière un cheval de réserve qui n'avait rien à tracter. Il levait "haut le pied" car il n'était pas fatigué

- A l'arrivée dans un relais, les chevaux retirés de l'attelage (loco coupée du train) levaient le sabot "haut le pied" puisqu'ils ne tiraient plus de charge
(loco qui se rend au dépôt ou tout autre lieux de stationnement)

- Au temps du Far West, certaines tribus indiennes montaient les chevaux à cru, on disait que les indiens montaient "haut le pied".

De la maison, quelques arbres fruitiers sur fond d'horizon dégagé, le "bois de la VIM" reprendra ses droits la maison abandonnée, 
pour aller à la gare, ma nonna devait probablement longer la voie, d'accès direct...

En traversant d'Elisabethville, ou longeant la voie vers la gare, elle aurait vu la machine. Je pense qu'elle a été prise à la barrière,
dans le dos.
Revenant du quartier de la gare, elle devait tenir le portillon, faisant passer l'enfant à sa gauche, pour rentrer le long de la voie.
Elle ne pouvait voir la loco trop proche, qui n'a rien pu faire, d'où le cri et l'absence de sirène.

Il faudrait retrouver le seul témoin, l’enfant de plus de 80 ans, encore vivant ? dont se rappelle Rinaldo, mais oublié du journaliste.
Faux prénom, conforme aux archives des Yvelines.

Elle avait demandé sa carte le 28 avril 1936.

Énigme, problème de dates, questions et doute :
Mio nonno n'était pas souvent chez lui, mais là où il trouvait du travail. Il décide de traverser l'Atlantique pour aller en Californie
chez son beau-frère et arrive à New-York le 22 mars 1921 via Gênes après une traversée de 12-14 jours, et 520 km Nimis-Gênes.
Mon père naît le mercredi 14 décembre. Emilio le déclare le dimanche 18.
S'il est parti le 6, le bébé est né à 9 mois et 8 jours (2 j de train).
- Mon grand-père est revenu, son rêve d'Eldorado brisé, d'où peut-être sa dureté évoquée par mon père. Mais est-il rentré
avant la fin de la quarantaine imposée aux émigrés ? Le fait qu'il soit rayé du manifeste semble indiquer qu'il est reparti sans avoir
posé le pied sur le Nouveau Continent. Vu les problèmes d'acide auxquels sera confronté Floriston, après avoir fait la guerre de 17
en "testant" peut-être les gaz autrichiens, il semblait échapper à son destin, mais la poussière de ciment prendra ses poumons.
- Quand et comment Caterina l'a averti ? Avec quel argent est-il revenu, puisque selon les documents, il n'avait rien en poche ?
- Était-il là pour la naissance ? Pourquoi le déclarer 4 jours après, un dimanche ?
 
Pour la date de naissance, voici différents modes de calcul :

* DR + 280    1er jour dernières règles + 40 semaines
* JF + 266    jour de la fécondation + 38 semaines
* 39 semaines    soit 3 trimestres de 13s pour la Caisse d'Allocations Familiales à partir de la fécondation
* DR - 3 mois + 7 jours
Le Site Suisse des Parents est plus précis car il intègre :
* la date des dernières règles
* la longueur moyenne des cycles (22 à 45)
* la longueur moyenne de phase de Lutéal (9 à 16) (nb de jours avant d'être féconde)
http://www.naissance.ch/date-accouchement-naissance-bebe.html
La période de fertilité se situe entre 4 jours avant l’ovulation, et 24 heures après celle-ci. Le jour d’ovulation survient 14 jours avant les règles suivantes

... la réponse d'un membre de l'excellent site Yahoo! Généalogie-Italie :

"Les calculs donnent 281 jours pleins. Donc, " il nonno e il nonno ".
Je me souviens des histoires contées par les bretons dont les femmes de pêcheurs tombaient enceintes quand leurs époux étaient à la maison,
hors périodes de fécondation. Raillerie permanente, sujet de tous les doutes,  inexpliquée scientifiquement, mais bien réelle.
Lorsque un tel doute s'installe dans l'esprit d'une personne, il est très difficile de la convaincre qu'il est infondé. J'ai lu que tous ceux qui faisaient
de la généalogie en étaient imprégné...
Il ne reste que l'analyse ADN comparée avec d'autres membres de la famille, pour le lever.
08 mars 23 - avril 30 - mai 31 - juin 30 - juillet 31 - août 31 - septembre 30 - octobre 31 - novembre 30 - 14 déc 14 - 281"

Pour le courrier :

"... on pouvait aussi bien envoyer un billet de bateau que de l'argent par la poste. Frioul - New-York en moins de 14 j est plausible en 1921."

Caterina, enceinte en mars, a eu le temps d'avertir Emilio avant la fin de la quarantaine (fin avril).
Il n'a vraisemblablement fait qu'un aller-retour !
Quant au problème de dates, un élément "rassurant" sur un forum féminin : une naissance à 9 mois et 12 jours

Autre simulation sur le site Doctissimo : Début grossesse : 6 mars - naissance 4 décembre ou 16 mars - 14 décembre...

Décalage de 10 jours.

Mais de nouveaux éléments éclairent cette énigme : réponse d'Ellis Island : "... a line through a name means the passager didn't board that day"

La durée du trajet, base du raisonnement, n'était pas de 12-14 jours mais 23, vérification faite sur http://www.ciseionline.it
(1906 Gênes – New York 7 000 km 23 jours) et Ellis Island http://www.ellisisland.org/ (Giuseppe Verdi, 1921, même vitesse).
Un cargo deux fois plus rapide, met, aujourd'hui, 13 jours de Marseille.
 
Annibale a traversé les Alpes... mais pas la Californie, et mon père est né "dans les temps".