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Rinaldo VENERIO

Pauvre Lucianina qui perd son mari et son fils la même année !

Commune de ?
Le Maire
Vu les actes du Bureau
Certificat
Monsieur VENERIO Rinaldo, fils de Pietro et de DI GIUSTO Luciana de Nimis, 8 septembre 1943 (?), a été capturé par les troupes allemandes, alors qu'il prêtait service dans la compagnie des carabiniers de Turin, et déporté en Allemagne.
Son père, VENERIO Pietro fils de Girolamo, les jours des événements de guerre de septembre 1944, a été capturé par action de représailles et déporté aussi en Allemagne.
Alors que son fils par acte de libération alliée a pu rentrer dans sa patrie, le père se révèle toujours introuvable malgré les recherches effectuées.
VENERIO Rinaldo doit pourvoir seul au soutien de sa propre mère. 18 mars 1947


Rinaldo est déporté dans le camp de concentration de Nuremberg...

Gouvernement Militaire d'Allemagne
VENERIO Rinaldo 20 ans sexe masculin
Nimis (Udine) mécanicien
Adresse actuelle Nürnberg
Nationalité italienne soldat de l'armée italienne

Il y a peu de renseignements sur ce camp comprenant deux pénitenciers, une prison pour détention préventive, et les kommandos de Dachau (constructions et cantonnements SS), Flossenbürg hommes, et femmes (usines Siemens et Schuckert).
Le camp de concentration de Flossenbürg, construit en 1938 en Haute Bavière par des antifascistes allemands qui en furent les premières victimes, a totalisé, de l'arrivée du 1er transport le 3 mai à son évacuation en avril 45, 115 000 détenus dont plus de 70 000 périrent.
Il comprenait une carrière de granit et son atelier de taille de pierre, une usine de construction aéronautique Messerschmitt, et fournissait en main d'œuvre les usines d'Allemagne centrale : porcelaine de Bohème, constructions électriques Osram, Auto-Union AG, Zeiss-Ikon, Siemens.
87 Kommandos dont le plus important "Richard" de Leitmeritz qui fabriquait des blocs-moteurs, pièces de chars, éléments pour V1 et V2, et 5 sous-Kommandos étaient subordonnés au camp.
Le 15 avril 1945 les détenus spéciaux sont transférés à Dachau, le 16 l'ordre est donné d'évacuer le camp, le 20 la SS et la Lagerpolizei abandonnant 1 600 prisonniers quittent le camp libéré le 23 par le 538e régiment de la 3e Armée américaine.

Mais les notes de Marcel D. né le 30 juin 1923, réquisitionné alors qu'il travaillait dans une fabrique de chaussures en Belgique, emmené sous surveillance après les formalités : photo, documents etc. au D.A.F. Lager, Nuremberg-W, Dieselstrasse B.6.A. (baraque n°6A ?), Deutschland, où il resta du 30 novembre 1942 au 06 mai 1945, nous plongent dans la réalité quotidienne des prisonniers :
"Installés dans des baraques de 3 chambres pourvues de 10 lits superposés, soit 20 personnes par chambrée, nous n'avions qu'un lavoir commun d'eau froide pour tout le camp, même les hivers très rudes, et au fil des mois, dans ce qui servait de matelas, nous étions remplis de poux, puces, punaises qui nous empêchaient de nous reposer après la journée de travail.
Les repas, pris à la cantine commune contre des tickets, étaient distribués dans un récipient émaillé. La soupe, souvent à base de choux et de pommes de terre venant directement d'un silo avec épluchures et paille, était accompagnée d'un morceau de saucisson, sans recours possible si les pommes de terre étaient gâtées. Le pain, dans des sacs de l'armée, était très souvent recouvert de moisissure. Une nourriture infecte. Pas de colis pour compenser, parfois un venant de mes parents, étant célibataire.
Une centaine de personnes de plusieurs nationalités, Belges, Français et femmes ukrainiennes travaillaient dans une fabrique en face du camp, l'usine
Rathgeber & Co. Spezialfabrik für Transformatoren, dans la Dieselstrasse, surveillées par les dirigeants et contremaîtres. Journée de 12h, de 6 à 18, parfois plus suivant la demande de travail : construction de gros transformateurs à bain d'huile destinés à l'armée, alimentant les projecteurs pour repérer les avions alliés lors des reconnaissances et bombardements.
Pas de brutalités subies lors du travail, le personnel allemand était très correct. Le salaire de seulement 70 Pfennig de l'heure était réduit à néant après les charges retenues d'office pour le "logement", la "nourriture" et les cotisations sociales.
Pendant toute cette période le courrier de Belgique était censuré puis interrompu suite au débarquement allié ; sans nouvelles mes proches et moi, c'était très pénible ne sachant si l'un ou l'autre était encore en vie ou pas.
De nombreux bombardements ayant lieu sur le camp, exposé aux attaques aériennes car se trouvant entre une ligne de chemin de fer et des usines, nous avions creusé des tranchées pour nous mettre à l'abri des bombes. J'ai été à trois reprises recouvert de terre et de sable, des victimes à coté de moi. Je n'avais plus de vêtements, que des chiffons aux pieds en guise de chaussettes. Quand la ville était bombardée, des soldats venaient nous chercher pour dégager les victimes et sauver les meubles dans les immeubles démolis.

... D'où il revient sain et sauf !

Centre de réfugiés
VENERIO Rinaldo fils de Pietro
Né en 1925
Arrivé le 24/06/(1945) d'Allemagne
Organisme communal d'assistance 18 mars 1947
Sujet : déclaration
Le Président
Vu les actes du Bureau, déclare que VENERIO Rinaldo fils de Pietro, classe 1945, est rescapé du camp de concentration de Nuremberg (Allemagne)



Que s'est-il passé ?

Monsieur Julé, propriétaire du Clos Roland en retraite, le nouveau directeur de l'usine Pied Selle -dont le fils était toujours avec Rinaldo- parti à la guerre, Pietro sans travail en trouve à Blois dans divers postes, puis à Nitray, propriété de Monsieur Wagner -directeur des usines Renault- de sa femme marquise de 20 ans sa cadette, et de leur fils Jacques.
On ne sait pourquoi, Pietro décide, fin 1941, de retourner à Nimis où il sera réquisitionné, comme son fils, dans l'artillerie de montagne. Rinaldo, pour éviter cette affectation, demande à entrer dans les Carabiniers qui l'enrôlent le 2 février 44. Après les cours à Padoue et Turin, promu le 27 mai, il est expédié avec toute la compagnie à Como -à la frontière suisse- mais refusant de servir les fascistes, est déporté avec ses compagnons à Nuremberg le 15 juin. Bien traité, mangeant chichement, sous les bombardements, il contrôle des pièces 12 heures par jour dans l'usine M.A.N Alluminiumwerk.
Libéré le 18 avril 45 par les américains, il reste 2 mois comme interprète avec le commandement français responsable du ravitaillement, puis revient à Udine le 25 juin.
Il rencontrera Emilia, et en 1950 naît Piera.
En 1952, les Carabiniers d'Ivrea l'appellent pour lui donner une montre gousset chronomètre... celle que son père avait achetée en France, parvenue de Dachau via Rome !


CHRONOLOGIE
6 novembre 1941 Retour de la famille en Italie à Nimis
Pietro est dans l'artillerie de montagne...
2 février-27 mai 1944 Rinaldo à l'école des Carabiniers..
15 juin sanctionné, il arrive à Nuremberg
29 septembre Pietro est capturé à Nimis...
2-5 octobre déporté à Dachau...
20 octobre et transféré à Neuengamme
11 et 18 avril 1945 Libération de Buchenwald et Nuremberg
28 Capitulation des forces allemandes en Italie
29 Libération de Dachau...
4 mai et de Neuengamme
7-8-9 Capitulation générale
17 Mort de Pietro à Rothenburg, kommando de Buchenwald
25 juin Retour de Rinaldo à Udine
1952 Ivrea : la montre de Pietro

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13/08/2007

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